Kinshasa, 5 juin 2024 (ACP).- Des besoins du monde depuis 200 ans trouvent des réponses en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mercredi à Kinshasa le ministre de la Communication et médias, lors de la 20ème réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC).
« Vous avez fait le bon choix. Vous êtes au cœur du pays solution. Lorsque je le dis, je ne le dis pas parce qu’il faut utiliser les mots. Mais je le dis parce qu’il y a des besoins du monde depuis 200 ans qui trouvent des réponses en RDC. Aujourd’hui on parle de protection du climat, on parle des minerais stratégiques. Hier, on parlait d’uranium. Avant-hier, on parlait d’hévéa. On parle du coltan et de tous ces problèmes du monde qui trouvent des solutions en RDC », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias.
« Nous sommes donc un pays solution. Et nous y travaillons comme gouvernement avec la Première ministre très bientôt à trouver des solutions pour la population. Trouver des solutions pour le pays, c’est aussi leur apporter la bonne information pour la compréhension des enjeux et sur l’environnement », a-t-il ajouté.
Pour le ministre Muyaya, c’est bon de préserver la forêt, mais il faudra trouver une réponse aux communautés qui vivent de la forêt. « On nous dit qu’il faut préserver la forêt. C’est bon. Mais parallèlement à cela, nous avons des besoins pour nos enfants, pour ces peuples autochtones…besoins de logement, de scolarité, des écoles… Comment on peut arriver à répondre à ces besoins lorsque vous nous dites de ne pas détruire la forêt, alors que la forêt peut constituer une source d’enrichissement. C’est le dialogue difficile qu’on a ici avec les pays du Nord. On espère qu’on pourra en tirer des dividendes », a-t-il souligné.
A cet effet, le ministre Muyaya a appelé les journalistes et les acteurs politiques à prendre conscience de ce narratif et à travailler conformément aux réalités de leurs pays. « Il faut que nous prenions conscience comme journaliste, acteur des médias, nous comme gouvernement et la société civile , si ce narratif correspond à nos besoins pour faire avancer le pays et de nous assurer pour cette question du climat dont on parle, par exemple, que nous l’avons compris , que nous l’avons intégré et que nous posons des actes non parce qu’on vient de nous les demander de l’extérieur, mais parce que nous-même nous pensons que nous devons œuvrer quotidiennement pour protéger notre environnement », a-t-il dit.
Tout en affirmant que l’Afrique est le continent qui paie le plus les conséquences sur le changement climatique, il a insisté que les Africains ont le droit d’informer les populations sur le danger qu’ils courent du fait du changement climatique.
«A notre niveau comme gouvernement, nous y travaillons. Ce n’est pas pour rien qu’il y a maintenant une ministre déléguée, au ministère de l’Environnement, parce qu’il y a maintenant une possibilité d’éviter la déforestation et d’engranger des capitaux qui nous permettent de construire le pays », a-t-il fait savoir.
Lancement de la plateforme Mongabay en RDC
Le ministre Muyaya a, à cette même occasion, lancé la plateforme Mongabay , qui est une plateforme des journalistes d’investigation sur les questions environnementales en Afrique.
« La mission de MonabayAfrica est d’améliorer la compréhension des forces mondiale et régionale qui endommagent les écosystèmes de la terre, de rendre la science accessible et d’élever la voix des personnes touchées par les changements environnementaux », a expliqué David Akama, directeur de Mongabay en Afrique.
Pour Akama, ce qui intéresse les journalistes très souvent, c’est des questions négatives c’est-à-dire les accidents, les inondations, la déforestation…mais on sait également qu’ici en RDC, ici à Kinshasa, il y a de bonnes actions qui sont entreprises à la fois par le gouvernement. Le journalisme de solution ce n’est pas l’activisme, ce n’est pas non plus le plaidoyer non plus, mais c’est d’être équilibré dans les reportages. C’est en faisant cela qu’on pourra voir cette Afrique qui est très beau, qu’on pourra voir ce potentiel de la RDC, ce potentiel du bassin du Congo.
« Aujourd’hui nous devons avoir une politique non pour nous aujourd’hui, mais pour des générations futures. L’Europe que nous envions aujourd’hui comme pays organisée, il y a des gens qui ont payé le prix. Nous avons un rôle crucial à jouer dans le monde. C’est à nous de le faire comprendre », a souligné, pour sa part, Stéphanie Mbombo, dans son intervention en sa qualité de conseillère en matière de l’environnement.
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