Haut-Uélé : 133 agriculteurs désignés « Paysans-relais » pour la promotion des pratiques agroécologiques

Kinshasa, 5 octobre 2024 (ACP).- 133 sur 536 agriculteurs certifiés, par le Parc National de la Garamba (PNG), province du Haut-Uélé, (nord-est de la République Démocratique du Congo), ont été désignés « Paysans-relais » après une formation sur le renforcement de la promotion des pratiques agro écologiques», a-t-on appris vendredi dans un communiqué.

« Nos efforts portent leurs fruits. Sur les 536 certifiés de la deuxième promotion, 133 agriculteurs ont été désignés paysans-relais par leurs pairs et joueront un rôle crucial dans la formation de nouveaux agriculteurs volontaires. Ces agriculteurs s’engagent non seulement à appliquer les techniques apprises, mais aussi à transmettre leurs savoirs à dix autres agriculteurs », a déclaré Wilfrieda Nsimire, responsable des formations du réseau de Champs-écoles paysans (CEP), au sein du PNG, citée dans le communiqué.

« À travers un réseau de champs-écoles paysans, des formations pratiques sont dispensées aux agriculteurs volontaires. Entre 2020 et 2022, une première promotion de 497 agriculteurs certifiés, dont 35 % de femmes, a vu le jour. Le deuxième cycle de formation qui s’est achevé cette année a enregistré une participation encore plus forte, avec 536 agriculteurs certifiés, dont 40 % de femmes, désormais formés aux pratiques agro écologiques », selon la source.

Témoignage des bénéficiaires

Chantal Amoko Ladroa et Jean-Pierre Amule Lowayi, des « paysans-relais » bénéficiaires

En outre, quelques bénéficiaires ont exprimé leur gratitude en faveur d’une agriculture durable à l’issue de cette formation.  « Je suis cultivatrice depuis longtemps, mais je manquais de connaissances sur l’association des cultures », a témoigné Chantal Amoko Ladroa, paysanne-relais formée au CEP de Vorani, dans la chefferie Logo-Ogambi.

 « Grâce à cette formation initiée par le PNG, j’ai appris des techniques culturales efficaces qui m’ont permis d’améliorer mes récoltes de maïs, arachides, haricots, soja et pois cajan. Les revenus générés m’ont permis d’acheter des poules pour me lancer dans l’élevage et ainsi financer l’éducation de mes enfants et leurs soins médicaux. Je suis aujourd’hui fière de recevoir mon certificat de paysanne-relais, qui me permettra de former d’autres agriculteurs volontaires à ces bonnes pratiques l’année », a-t-elle reconnu.

M. Jean-Pierre Amule Lowayi, paysan-relais du village de Bari, en chefferie Kakwa-Ima, a également partagé son expérience : « Lors de mon inscription, j’avais des doutes. Je pensais que le Parc ne s’occupait que de la conservation de la faune sauvage. C’est en participant aux activités proposées que j’ai découvert des techniques agroécologiques précieuses, comme la culture sans brûlis et l’association de cultures ».

« Celles-ci ont considérablement amélioré mes récoltes de maïs, de soja et de chia. Grâce à ces gains, je peux enfin subvenir aux besoins de mon ménage, y compris les frais de scolarité et les soins de santé. J’invite tous ceux qui nous écoutent à abandonner les pratiques de brûlis qui nuisent au sol. Et je fais appel aux autorités étatiques pour qu’elles prennent des mesures contre la culture itinérante sur brûlis afin de favoriser le développement local à travers les pratiques agro écologiques préconisées par le PNG », a-t-il recommandé.

Le Parc national de la Garamba pour l’amélioration des techniques agricoles

Par ailleurs, le Parc national de la Garamba engagé à la fois dans la préservation de la biodiversité et le développement des communautés locales, s’est fixé la mission d’améliorer les techniques agricoles, la production et les revenus des agriculteurs vivant dans et autour du Complexe d’aires protégées en les formant à des pratiques plus durables.

Le PNG bénéficie d’un partenariat à long terme avec l’Union européenne qui finance les formations dans les champs-écoles paysans depuis leur lancement en 2020. En luttant contre l’agriculture itinérante sur brûlis, une des principales causes de la dégradation des écosystèmes dans la région, ce programme contribue non seulement à la préservation de la biodiversité et du patrimoine naturel de Garamba, mais aussi à l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs locaux.

Cette formation a bénéficié de l’appui des agronomes du PNG œuvrant dans les domaines de chasse et des partenaires locaux, de la Commission diocésaine justice et paix (CDJP) et l’Organisation pour la Protection de l’environnement et le Développement (OPED) qui interviennent respectivement dans les territoires de Dungu et de Faradje hors des domaines de chasse. Lancé en septembre 2020, ce programme de promotion des pratiques agro-écologiques connaît un succès grandissant au sein des communautés vivant dans et autour du Complexe d’aires protégées de la Garamba, avec déjà plus de mille agriculteurs certifiés à ce jour.

ACP/C.L.

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