Kasaï Oriental : les conséquences de l’interruption volontaire de la grossesse expliquées (Un médecin)

Mbuji-Mayi, 29 fév. 2024 (ACP).– Les conséquences de l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) ont été expliquées mercredi lors d’un entretien après extraction d’un bébé vivant dans une fosse septique à Bipemba à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï Oriental dans le centre de la République démocratique du Congo. « Les conséquences de l’interruption volontaire de la grossesse réalisée dans des structures sanitaires avec des matériels non appropriés ou du personnel peu qualifié, sont très néfastes chez la mère dans le sens qu’il peut y avoir une hémorragie post-avortum capable d’entrainer une anémie voire des complications majeures sur la santé »,  a déclaré le Dr Dieudonné Tshimanga, médecin directeur de l’hôpital général de référence Kayembe.

Ces complications, a dit le Dr Tshimanga, peuvent aller plus loin jusqu’à une perte de connaissance. « Hormis les complications que l’on peut avoir sur l’état général de la santé de la mère, il peut aussi y avoir des complications lointaines, où l’on a fait un curetage sans enlever tous les débris au niveau du placenta. Cela va créer une autre pathologie qui est plus compliquée qu’on appelle endométriose chez la femme. Cet anomalie va rester pour toute la vie », a-t-il indiqué. « Depuis le début de cette année, nous avons enregistré plus ou moins 6 cas, provenant des centres de santé et de la cité. Ce sont les jeunes filles que nous accueillons et qui, auparavant, ont reçu des conseils pour ne pas garder la grossesse en prenant divers produits sans atteindre l’interruption de la grossesse. Cela engendre des complications, telles que l’hémorragie cataclysmique, l’utérus en putréfaction, le plus souvent chez les jeunes filles », a expliqué le Dr Tshimanga. Aux jeunes filles célibataires, ce médecin a conseillé d’éviter d’interrompre les grossesses, tout en expliquant que l’interruption volontaire est autorisée ou est légale seulement pour les femmes mariées dans le projet de planification familiale, pour l’espacement de naissance afin de protéger la santé de la mère et de l’enfant.  « L’interruption volontaire de la grossesse clandestineest déconseillée de vive voix aux jeunes filles non mariées, de peur de se retrouver avec l’utérus amputé », a-t-ilexpliqué. Il a plaidé pour que « L’Etat doit utiliser la chicotte pour punir les personnes qui exercent un métier, dont ils ne maîtrisent aucune règle. Que l’Etat puisse se charger des charlatans qui s’évertuent à faire cette pratique dans la cité, parce que ces derniers temps, c’est devenu très fréquent et cela a pris de l’ampleur. Il y a des jeunes filles qui sont expérimentées en la matière d’interruption et conseillent aux autres de prendre tel ou tel autre produit, oubliant que l’organisme de chacun est différent des autres. Du coup, si les produits agissent sur les unes,  ça peut ou ne pas agir sur les autres »,a-t-il conclu. ACP/

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