Kinshasa, 19 janvier 2023 (ACP).- L’amélioration des conditions de vie des communautés locales et autochtones dans les milieux ruraux a été au centre des concertations, dans un atelier qui a réuni à Kinshasa, des leaders autochtones, des membres de la société civile et des organisations qui travaillent sur cette question.
«Toutes les informations que nous avons ici ont trois éléments clés comme soubassement : des questions liées à la sécurisation des terroirs ancestraux des peuples autochtones, des questions liées à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales et autochtones dans les milieux ruraux où ils vivent à travers le renforcement de leur pouvoir économique mais aussi à travers le renforcement des moyens de subsistance ainsi que la mise en œuvre de la loi portant protection et promotion des peuples autochtones qui a été promulguée par le Chef de l’Etat le 15 juillet», a déclaré Patrick Saïdi, coordinateur national de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (Dgpa) en RDC, à la clôture jeudi de l’atelier.
Patrick Saïdi, qui s’est dit satisfait de la qualité et quantité des données, a fait savoir que l’atelier a consisté notamment, à fournir des informations qui doivent être coulées dans le document du Programme Gestion durable des forêts par les populations autochtones (Prodoc peuples autochtones) à soumettre au Fonds national Redd+ / Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (Fonaredd/Cafi).
«Aujourd’hui nous avons une base de données riches sur laquelle nous nous allons commencer à produire le premier draft. Ce n’est pas la fin. C’est le début d’un long processus rédactionnel du Prodoc peuple autochtone Fanaredd/Cafi», a-t-il dit.
La contribution du Professeur Lapika saluée
Tout en saluant la contribution du Pr Bruno Lapika, le coordinateur national de la Dgpa a précisé qu’il a garanti, comme professeur, la modération des travaux. Le Pr Lapika, a-t-il ajouté, a été retenu dans le cadre de la rédaction de ce programme, comme expert indépendant anthropologue, parce qu’il travaille sur la question autochtone depuis qu’il est professeur, il fait partie des députés initiateurs de la loi depuis 2011 et il fut parmi les créateurs des collectifs des députés nationaux qui ont milité pour que la RDC puisse avoir un cadre législatif spécifique en faveur des peuples autochtones.
«En étant ici comme géniteur de la loi, c’est aussi une consécration pour lui, aussi il doit faire en sorte que toutes les activités que nous sommes en train de développer restent dans la même vision initiale que la sienne qui est celle de nous permettre tous à mettre l’autochtone au centre de l’action et de permettre à l’autochtone d’avoir suffisamment d’outils pour son autodéfense et la défense de ses propres lois», a-t-il souhaité.
De son côté, le Pr Bruno Lapika, a félicité tous les experts autochtones qui ont fait preuve d’une expertise et des compétences avérées au cours des travaux de deux jours , à l’issue desquels ils ont produit un travail de haute facture.
«C’est un travail qui pouvait prendre une semaine dans d’autres circonstances, mais les experts autochtones ont prouvé qu’ils pouvaient le faire en un temps record. Il est possible de réaliser un bon travail si l’on est ensemble», a-t-il affirmé, avant de signaler que le travail se poursuit.
Kedfy Bosulu, coordonnateur de Repalef, une plateforme de peuples autochtones, a pour sa part, invité les participants à l’atelier à faire confiance à la Dgpa et à sa structure dans la suite de tout ce que leurs structures respectives comptent réaliser comme travail.
«Plus rien ne sera comme avant», a-t-il laissé entendre, tout en rassurant les uns et les autres qu’ils éviteront les erreurs du passé.
Appel aux états généraux des forêts à privilégier les intérêts nationaux
Le coordinateur national de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (Dgpa) en RDC, Patrick Saïdi, a recommandé aux états généraux des forêts de privilégier les intérêts nationaux.
Patrick Saïdi qui a déploré la précipitation dans laquelle on a organisé ces travaux, a affirmé qu’il y avait encore beaucoup à faire.
«Nous pensons qu’il y a encore beaucoup à faire notamment en termes d’analyse, de consultation pour faire l’autopsie générale du secteur forestier afin de proposer des pistes de solution qui nous permettraient d’améliore la gouvernance du secteur forestier, l’un des secteurs clés sur le plan économique du pays», a-t-il souligné.
Pour Patrick Saïdi, il faut mettre les intérêts du pays en avant avec le slogan «RDC pays solution».
«C’est en menant de bonnes analyses. C’est en garantissant la gouvernance et en permettant à tous les acteurs de contribuer comme il se doit afin d’aller vers la conjugaison des efforts et le résultat connu est que la RDC gagne», a-t-il conclu. ACP/KHM