Vue d’un lion en pleine forêt
Kinshasa, 11 août 2024 (ACP).- Le lion est une des espèces emblématiques menacées par les activités humaines, selon un chercheur qui s’est confié samedi, à l’ACP à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), à l’occasion de la Journée mondiale du lion commémorée le 10 août de chaque année.
« Le lion qui est le seul félin qui vit en clan est une des espèces emblématiques menacées par les activités humaines. Les lions ont été chassés à 92% de leurs territoires d’origine, car l’homme s’accapare de plus en plus des terres pour accroître sa production agricole », a déclaré Rodolphe Lutengya Esube, assistant de recherche en charge de biomonitoring au Parc National de la Garamba dans la province du Haut-Uélé, dans le Nord-est de la RDC.
« Puissant et majestueux, le lion, roi de la savane, n’a pas de prédateur naturel et s’adapte aux habitats les plus arides. En RDC, on peut admirer le lion au Parc national de la Garamba dans la province du Haut-Uélé, bien qu’il y soit l’objet de plusieurs menaces », a-t-il indiqué.
On estime le nombre de lions à plus ou moins 50 individus dans le Parc de la Garamba, selon le dernier comptage de 2022, a-t-il fait savoir. Pour lui, la principale cause du déclin du nombre de lions reste la destruction de leur habitat naturel. « Le lion est aujourd’hui classé comme espèce vulnérable qui connaît un déclin catastrophique de sa population car 26 pays d’Afrique déplorent la disparition totale de cette espèce emblématique sur leurs territoires respectifs à ce jour. Il ne reste plus que 8 % des terres initialement occupées par les lions », releve Rodolphe Lutengya.
Selon lui,Llêtre humain a progressivement converti son habitat, notamment pour l’agriculture et l’élevage, d’après la direction scientifique de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).
Pour le chargé de suivi écologique du Parc national de la Garamba (PNG), les actions concrètes à mener pour la protection du lion sont notamment, la lutte contre le braconnage, l’étude de la biologie de ce félin et la sensibilisation des populations à la protection de l’environnement. Il a aussi préconisé la négociation et l’accompagnement par les gouvernements et les propriétaires privés pour la création des réserves et des corridors, et le lobbying pour supprimer les quotas légaux de chasse aux trophées.
Autrefois, l’habitat du lion s’étendait de l’Afrique du Nord à l’Asie du Sud-ouest, et de l’Europe à l’Inde en passant par le Moyen-Orient. Aujourd’hui, le lion ne subsiste que dans certaines zones d’Afrique subsaharienne et dans une petite région de l’Ouest de l’Inde. Comme tout animal, le lion aime être respecté et admire, bien qu’il ait un orgueil parfois démesuré. ACP/