Les droits des peuples autochtones au centre d’une conférence à Bruxelles

Bruxelles, 03 mai 2023 (ACP).- Les droits des peuples autochtones et la préservation de l’environnement pour lutter contre le changement climatique en République démocratique du Congo, ont été au centre d’une conférence organisée mercredi à Bruxelles en Belgique, par le Réseau européen pour l’Afrique Centrale (EURAC) et ses partenaires.

« Dix ans après le lancement du processus qui a débouché sur la promulgation en novembre dernier de la loi sur les droits des peuples autochtones, beaucoup de défis restent à relever pour la mise en œuvre de cette loi par les pouvoirs publics », a affirmé Henri Muhiya, secrétaire exécutif de la Commission épiscopale sur les ressources naturelles (CERN) de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’un des deux intervenants à cette conférence.

« Les défis  concernent notamment la représentation des pygmées dans les organes étatiques, les inégalités sociales, la dépossession de leurs terres, les difficultés d’accès aux services sociaux comme l’éducation ou les soins de santé », a-t-il précisé.

M. Muhiya a fait savoir que, pour améliorer leurs conditions de vie des peuples autochtones et préserver les forêts, il faudrait harmoniser le cadre législatif (loi minière, loi foncière, etc.) afin de permettre aux pygmées de bénéficier de tous leurs droits comme les autres citoyens.

Le secrétaire exécutif de la (CERN-CENCO) a, par ailleurs, salué la mobilisation des confessions religieuses pour la protection des droits des pygmées. Pour lui, les confessions religieuses participent aussi à la lutte contre le changement climatique, à la protection de l’environnement et de la biodiversité dans le bassin du Congo.

Il a appelé à la cohabitation pacifique entre les Pygmées et les communautés bantoues, car protéger la communauté pygmée, c’est protégé les forêts.

L’autre intervenant, Nicolas Mushumbi, du Programme d’intégration et de développement des peuples autochtones pygmées (PIDP), s’est appesanti sur la gestion des forêts et des aires protégées, principalement dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, où les pygmées, premiers occupants, sont aujourd’hui des « êtres sans terre ».

Il a aussi insisté sur la nécessité de concilier la protection des forêts et l’amélioration des conditions de vie des peuples autochtones.

La RDC s’est dotée, en novembre 2022, d’une loi portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées. Cette loi représente une avancée majeure dans la reconnaissance juridique et la protection de 1,2 million de peuples autochtones pygmées qui vivent en RDC.

Cette conférence a été organisée par le Réseau européen pour l’Afrique Centrale (EURAC) et ses partenaires du « projet peuple », qui est  financé par la France. Il vise à renforcer les droits des populations autochtones (pygmées) en RDC tant au niveau national que dans les provinces de l’Equateur et du Nord-Kivu. Ce projet qui se concentre sur la dimension du plaidoyer et des efforts conjoints au niveau local, national et international, vise aussi à améliorer les  conditions de vie des populations autochtones, grâce à la gestion durable des terres, du territoire et des ressources naturelles.

ACP/KKP

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