Montée du Lac Tanganyika : quatre pays appelés à une coopération régionale

Kinshasa, 5 juin 2024 (ACP).- Quatre pays d’Afrique qui se partagent les eaux du lac Tanganyika, à savoir le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et la RDC, ont été appelés mercredi par un expert, lors d’un entretien à Kinshasa, à une coopération régionale pour faire face à la montée des eaux de ce Lac.

« Ces quatre pays qui subissent aujourd’hui les conséquences de la montée des eaux du lac Tanganyika sont appelés à une coopération régionale autour de cette problématique pour chercher à relever les défis auxquels fait face l’organisation régionale en la matière », a déclaré le Dr Ekongo Lofalanga, expert international en santé publique et en socio-anthropologie de la santé.

L’’expert a dit que l’organisation régionale qui existe jusque-là est l’autorité du lac Tanganyika (ALT/-SALT). C’est une organisation intergouvernementale créée après la ratification de la convention sur la gestion durable du lac Tanganyika en 2005. Elle a pour mission principale, d’abord d’assurer la protection et la conservation de la diversité biologique, ensuite, l’utilisation durable des ressources naturelles du lac Tanganyika et de son bassin. Cela doit se faire sur base d’une gestion intégrée et de la coopération entre les États contractants qui sont le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et la Zambie.

Il a fait savoir que l’ALT a été créée pour promouvoir la coopération entre ces quatre pays dans la gestion et la conservation de l’écosystème du lac, qui est l’un des plus anciens et des plus profonds au monde.

Pour cet expert, l’ALT s’engage également dans divers projets, comme la signature d’une lettre d’entente avec l’Autorité du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, afin de renforcer la coopération dans la gestion des bassins hydrographiques partagés. Il existe plusieurs initiatives et projets d’adaptation pour faire face aux inondations causées par la montée des eaux du lac Tanganyika, notamment le Projet « Lake Tanganyika Water Management ». Il est mis en œuvre au Burundi par Enabel avec le financement de l’Union européenne. En effet, ce projet vise à suivre quantitativement les ressources en eau du lac en lien avec les changements climatiques.

En outre, le Dr Ekongo a fait savoir qu’il y a le Projet d’appui au programme régional d’aménagement intégré du Lac Tanganyika (PRODAB). Celui-ci comprend la construction d’infrastructures dans les quatre pays. C’est notamment des bateaux, des écoles et des débarcadères pour soutenir les communautés affectées. Il faut également citer le Projet Latawama. Il bénéficie du financement de l’Union européenne. Ce projet appuie ainsi les efforts de préservation des eaux du lac Tanganyika et de ses affluents. L’objectif étant de contribuer à la gestion durable des ressources en eau de la région.

Défis de mise en œuvre

Cependant, la mise en œuvre de ces projets rencontre plusieurs défis. C’est, notamment le financement insuffisant. Ce qui entrave la capacité de répondre aux besoins immédiats de plus vulnérables et de mettre en place des mesures de prévention à long terme. De plus, ces projets souffrent d’un manque de coordination entre les différents acteurs, que ce soit au niveau des gouvernements, des ONG et même des communautés locales.

Les changements climatiques continuent d’aggraver les conditions météorologiques extrêmes, rendant les interventions plus difficiles. Enfin, les ressources humaines et matérielles sont souvent insuffisantes. Ce qui ne permet pas de mener à bien les actions nécessaires pour une protection et une gestion durable du lac et de son bassin. Ces défis nécessitent une approche multisectorielle, multidisciplinaire, intégrée et coordonnée.

Pour cet expert, l’implication des communautés locales  dans les projets autour du lac Tanganyika est cruciale pour leur succès. Et elle passe par différentes actions. C’est entre autre, leur participation aux prises de décision. En effet, les communautés locales, en particulier les femmes, devaient participer activement aux décisions concernant les projets qui les affectent directement. De ce fait, l’implication directe des communautés assure un soutien fort et une meilleure appropriation des initiatives.

ACP/

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