Kinshasa, 10 février 2023 (ACP).- Le projet Plus II pour la stabilisation de l’utilisation des terres dans le paysage de la réserve d’hippopotame de Mangai dans la province du Kwilu avec l’intégration des approches « One-Health » (Une Santé), a été présenté vendredi aux parties prenantes, lors d’un atelier tenu à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Le présent atelier va, non seulement partager les articulations du projet Plus II et ses approches, mais aussi se pencher sur l’appel à l’action lancé lors du Congrès africain des aires protégées (APAC) sur le rôle de ces aires face aux risques de la pandémie de Covid-19 et les mesures d’atténuation grâce à l’approche «One Health» y afférentes », a déclaré le président de l’ONG Organisation congolaise des écologistes et amis de la nature (OCEAN), Réné Ngongo.
Il a précisé que l’objectif, ici, est d’améliorer la biodiversité sur les terres agricoles, le maillage écologique et la mise en œuvre des mesures REDD+ dans le paysage des aires protégées avec l’intégration des approches One-Health.
D’après Réné Ngongo, cette activité a tant d’autres objectifs, notamment le partage de l’approche OH (One Health), en ressortant les liens entre cette approche et l’approche paysagère avec les parties prenantes, la sensibilisation des parties prenantes à l’appel à l’action lancé lors du Congrès africain des aires protégées (APAC) tenu à Kigali en vue de faciliter son approbation par le gouvernement de la République.
Nécessité de travailler en équipe multidisciplinaire et multisectorielle
La coordonnatrice du Comité de coordination « Une Santé » (CCUS), le Pr Nadège Ngombe Kabamba, qui a détaillé les activités de la plateforme « Une santé », a souligné la nécessité de travailler en équipe multidisciplinaire et multisectorielle pour préserver la santé humaine.
« L’approche « Une Santé » aidera le projet Plus à aller de l’avant parce qu’elle a été travaillée en tenant compte seulement de l’aspect environnemental, aire protégée, faune sauvage. Il n’y a pas que ça. Il y a aussi une interaction entre le secteur animal, de l’homme et de l’environnement. Il faut agir absolument au niveau de l’interface pour avoir une réponse satisfaisante à tout ce qui se présente à nous comme problème.
L’approche « Une Santé » est incontournable et doit aider à ce que ce projet puisse vraiment être implémenté et tenir compte de tous les aspects. « Nous recherchons, à la fin, le bien-être global, à savoir de l’homme, de l’animal et de l’environnement », a expliqué le Pr Nadège Ngombe.
« 75% de maladies proviennent du monde animal et environnemental. Si on ne l’occupe pas bien, la santé humaine restera en danger », a-t-elle dit, évoquant la nécessité de changer les politiques de système de santé.
Le chargé de recherche et responsable de planification de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Gabriel Zabiti Kandolo a, pour sa part, souligné la nécessité de mobiliser les différents partenaires en vue d’atteindre la restauration de ce paysage et intégrer l’approche « Une santé ».
A cet effet, le directeur général de l’ICCN, Yves Milan Ngangay, s’est dit prêt à accompagner cette initiative et à promouvoir l’approche « One health » auprès des aires protégées, notamment celle de Mangai.
Au cours de cet atelier, une proposition de création du complexe Gungu-Mangai-Oshwe (CGMO) a été présentée. Il s’agit d’une aire protégée habitée, située dans le territoire d’Idiofa avec 1.450.035 habitants répartis dans cinq communes, à savoir Mangai, Dibaya-Lubwe, Kalo, Panu et Eole.
La mise en œuvre en RDC de la phase I de ce projet s’est déroulée avec les parties prenantes au niveau national à Kinshasa et au niveau local dans le paysage du Domaine de chasse et réserve d’hippopotames de Mangaï, dans la province du Kwilu, rappelle-t-on. Ce programme, accompagné par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), s’étend sur d’autres pays africains qui connaissent le même problème que la RDC, dont Tanzanie, Ouganda et Ghana. ACP/KHM