Kinshasa, 23 février 2025 (ACP).- La biodiversité et l’environnement dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont été affectés par la guerre d’agression Rwandaise, avec des conséquences graves, notamment dans les parcs nationaux des Virunga et de Kahuzi-Biega, des patrimoines de l’humanité, a-t-on appris vendredi, lors d’un entretien.
« Parmi les impacts négatifs de cette guerre d’agression dans l4st du pays figurent la déforestation, le braconnage, l’exploitation illégale des ressources naturelles, la pollution et surtout la destruction des habitats », a déclaré Floribert Bayengeha, expert en ingénierie environnementale et développement durable.
Selon lui, les conflits armés favorisent d’une part le braconnage massif des espèces menacées comme les gorilles des montagnes, les éléphants et les okapis alors que les populations déplacées et les groupes armés coupent les arbres pour le bois de chauffage et la fabrication de charbon de bois.
D’autre part, la guerre accentue l’exploitation clandestine des minerais, (or, coltan, cassitérite, etc.) détruit les écosystèmes et pollue les cours d’eau à cause de l’utilisation de produits toxiques comme le mercure.
En même temps, a-t-il poursuivi, des concessions minières illégales sont accordées dans des zones protégées sous la pression des groupes armés. Sans oublier que Les conflits armés entraînent des pollutions par les hydrocarbures, des munitions et des explosifs, contaminant les sols et l’eau.
La destruction des infrastructures des parcs empêche leur gestion
Par ailleurs, cet expert en ingénierie environnementale et développement durable a indiqué que les infrastructures des parcs sont souvent détruites, cela qui empêche leur gestion et leur protection.
D’après lui, le droit international condamne ces destructions et prévoit des mécanismes de protection telle que la Convention sur la diversité biologique (CBD, 1992) qui appelle les États à protéger la biodiversité même en période de guerre et à prévenir les destructions inutiles.
La Convention de La Haye, les Conventions de Genève, la CITES et l’UNESCO sont les principaux cadres mobilisés dans ces contextes, avec l’appui des ONG et des organisations intergouvernementales, a-t-il ajouté.
M. Bayengeha a indiqué que le Parc National des Virunga (au Nord-Kivu) en RDC fait l’objet depuis plusieurs décennies, des menaces plus haut dénoncées, situation lui ayant valu une place sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 1994.
Pour y pallier, a-t-il dit, des organisations comme le WWF, l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) et des donateurs internationaux ont financé des efforts de conservation et de sécurisation du parc, malgré les épisodes récurrents de conflits armés dans la région.
En mai 2023, le gouvernement de la RDC a soumis un renvoi à la CPI concernant des crimes présumés commis dans la province du Nord-Kivu depuis janvier 2022. En octobre 2024, par ailleurs, la RDC a soutenu activement la reconnaissance de l’écocide en tant que crime international.
Lors de la COP-16 de la CBD en octobre 2024, le pays a appuyé la campagne visant à inclure les crimes environnementaux dans le Statut de Rome de la CPI. Cette démarche pourrait, à terme, offrir un cadre juridique plus solide pour poursuivre les auteurs de crimes environnementaux.
ACP/C.L.