Kinshasa, 29 octobre 2024 (ACP).- Les concessions forestières des communautés locales (CFCL), rôle crucial pour l’avenir de la foresterie communautaire, a fait l’objet d’un atelier national de réflexion sur le thème: ‘’la durabilité économique des concessions forestières des communautés locales en RDC », ouvert mardi à Kinshasa.
«Cet atelier marque une étape cruciale dans nos efforts pour garantir la durabilité des concessions forestières des communautés locale, non seulement en tant qu’instrument de gestion des ressources naturelles, mais aussi comme un levier de développement économique pour les communautés rurales», a déclaré M. Frédéric Djengo Bosulu, directeur général des Forêts au ministère de l’Environnement et développement durable, à l’ouverture de cet atelier qui se tient du 29 au 30 octobre 2024.
Ces assises de deux jours, organisées par l’USAID à travers son Activité de Soutien aux Forêts et à la Biodiversité (FABS), en partenariat avec la Coopération allemande (GIZ) et d’autres acteurs de la foresterie communautaire en République démocratique du Congo (RDC), regroupent les experts du secteur forestier, des représentants des communautés locales et Peuples autochtones, des partenaires techniques ainsi que des acteurs du secteur privé et des institutions publiques.
«Nous espérons que les recommandations qui sortiront de ces échanges poseront les bases d’une gestion forestière plus inclusive, durable et profitable pour les générations futures», a-t-il fait savoir.
Cette thématique souligne les défis complexes auxquels sont confrontées les CFCL dans la mise en œuvre de modèles économiques viables et résilients face aux pressions environnementales et socio-économiques.
La RDC, avec ses 4,5 millions d’hectares de forêts communautaires déjà attribuées, se trouve à un tournant décisif. La foresterie communautaire, lancée avec l’adoption du Code forestier de 2002, offre un potentiel énorme, mais les obstacles liés à la gouvernance, à la valorisation économique et à la durabilité écologique demeurent majeurs.
«Il est essentiel de trouver des mécanismes qui garantissent que les bénéfices des CFCL profitent directement aux communautés locales, tout en préservant la biodiversité et en luttant contre le changement climatique», a souligné M. Djengo.
Les participants à cet atelier ont examiné également comment améliorer la gouvernance des CFCL en intégrant le secteur privé, en clarifiant le rôle des autorités locales et en adoptant des modèles économiques adaptés aux réalités des communautés.
M. Djengo a expliqué que les principaux défis discutés lors de cet atelier concerne la gouvernance des CFCL, lorsqu’il s’agira de mettre en place des approches inclusives et transparentes qui permettront aux communautés locales de jouer un rôle central dans la gestion des forêts, tout en tenant compte des acteurs privés et des exigences légales.
Faire que les CFCL deviennent moteur de croissance économique et pilier de durabilité écologique
M. Martijn Ter Heegde, conseiller technique spécial de la GIZ, a expliqué que sur le plan économique, il est primordial de trouver des modèles rentables pour les CFCL qui garantissent un partage équitable des bénéfices au sein des communautés, tout en assurant la protection de l’environnement.
Comment faire en sorte que les CFCL deviennent non seulement un moteur de croissance économique, mais aussi un pilier pour la durabilité écologique?
En effet cette activité permettra également d’examiner des outils de suivi pour évaluer les effets sociaux, économiques et environnementaux des actions menées au sein des CFCL, afin de garantir une gestion durable des ressources forestières, un des moments phares de cet atelier était le partage d’expériences de terrain, notamment les succès et les défis rencontrés par les communautés dans des provinces comme le Maniema, l’Équateur, le Kongo Central et le Haut-Katanga.
«Ces retours d’expérience ont été essentiels pour identifier les meilleures pratiques et ajuster les stratégies de gestion des CFCL», a ajouté M. Djengo.
Les représentants des communautés locales et des Peuples autochtones Pygmées (PAP), qui jouent un rôle central dans la foresterie communautaire, ont apporté leurs perspectives sur les mécanismes de valorisation économique mis en place ainsi que sur les mesures de durabilité adoptées dans la gestion de leurs forêts. Ces témoignages aideront à identifier les éléments positifs à reproduire et les obstacles à surmonter pour garantir la durabilité des CFCL dans tout le pays.
Les recommandations formulées permettront d’améliorer la stratégie nationale sur la foresterie communautaire
Cet atelier national représente une opportunité précieuse pour formuler des recommandations concrètes qui alimenteront les réformes en cours dans le secteur forestier de la RDC.
Ces propositions devront permettre d’améliorer la stratégie nationale sur la foresterie communautaire, tout en veillant à ce que les CFCL puissent fonctionner de manière autonome à long terme, sans dépendre d’un soutien extérieur permanent.
Les conclusions de cet atelier seront cruciales pour consolider un cadre d’échange permanent entre les différents acteurs impliqués dans la gestion des CFCL. Ce cadre devra assurer une communication continue sur les innovations, les bonnes pratiques, et les mécanismes d’accompagnement à la rentabilisation des CFCL.
Plus de 90 participants, issus de l’administration nationale et provinciale, de la société civile, du secteur privé, des communautés locales et Peuples Autochtones pygmées et des partenaires techniques internationaux, ont pris part à cet événement. La présence de toutes ces parties prenantes témoigne de l’importance accordée à la foresterie communautaire en tant que solution durable aux défis environnementaux et économiques auxquels fait face la RDC.
«Cet atelier reflète l’engagement commun de la RDC et de ses partenaires à garantir la durabilité économique et écologique des CFCL», a déclaré M. Djengo en conclusion, avant de remercier l’USAID, la GIZ et tous les acteurs impliqués dans cette initiative.
ACP/ODM