Uvira, 7 juillet 2025 (ACP).– Les conséquences de la détérioration de l’environnement en milieu périurbain, ont été expliquées lundi, comme clé d’ignorance de la nature aux enfants de Kamanyola, territoire de Walungu au Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo, a appris l’ACP de source scolaire.
«Le développement urbain et rapide, a profondément modifié la relation que les enfants entretiennent avec la nature, surtout dans les zones périurbaines, ces espaces situés entre la ville et la campagne. Autrefois riches en espaces verts, en rivières et en sentiers forestiers, ces lieux sont désormais envahis par des constructions, des routes ou des décharges. Pourtant, le lien avec la nature joue un rôle essentiel dans la croissance émotionnelle, sociale et cognitive de l’enfant», a fait savoir la professeur et habitante de Kamanyola, Mme. Jacqueline Chakupewa
Et d’ajouter : «avant, on partait souvent jouer dans la petite forêt avec mes amies, on ramassait des fleurs, on grimpait aux arbres… Maintenant, il y a des maisons partout, c’est devenu dangereux. Ma maman me disait toujours de rester à la maison. Dehors, il y a la poussière, les voitures, les déchets. Nous, on aimerait bien courir dans l’herbe, comme dans les dessins animés. On a grandi en contact direct avec la nature. Actuellement les enfants n’ont pas cette chance. Ils passent leur temps sur les téléphones. Ce n’est pas leur faute, c’est l’environnement qui a changé», a-t-elle ajouté.
«Le manque de contact avec la nature chez les enfants des zones périurbaines entraîne une hausse des troubles de l’attention, de l’anxiété et du stress. Ils deviennent de plus en plus sédentaires. Les villes s’étendent sans planification intégrée des espaces verts. Dans les zones périurbaines, les enfants devraient avoir accès à des parcs, des potagers collectifs ou même de petits sentiers écologiques. La nature développe chez l’enfant l’autonomie, la curiosité, l’imagination. Il apprend à respecter la vie, à observer, à questionner. C’est une école silencieuse mais puissante», a fait savoir l’anthropologue Janvier Bandibabone.
Signalons que le milieu périurbain est une zone en transition, où coexistent des éléments urbains (routes, lotissements, commerces) et ruraux (espaces verts, agriculture, forêts). On y trouve souvent des quartiers résidentiels, des écoles, des petits marchés, mais aussi un manque d’infrastructures stables. Ces zones connaissent une croissance rapide, parfois désorganisée, ce qui pose de nombreux défis : transport, environnement, accès aux services de base, etc. ACP/C.L.