Tshopo : « le manioc est épargné de la maladie de striure brune » (résultats d’une étude)

Kisangani, 22 août 2024 (ACP)- Le manioc est épargné de la maladie de striure brune dans la province du Bas-Uélé (Nord-est) de la République démocratique du Congo, selon des résultats des recherches menées sur les maladies attaquant cette plante dans trois provinces, présentés jeudi aux professionnels de l’agriculture de la province de la Tshopo.

« Au cours de notre prospection menée du 1er février au 28 mars 2022 dans cent quatre-vingt (180) champs de manioc de ces quatre (4) entités issues de l’ex-province orientale, nous avons trouvé que c’est seulement dans la province du Bas-Uélé que le manioc est épargné de la maladie de striure brune, qui détruit fortement ses racines », a déclaré Lydie Empata Sonisia, Ir agronome dans son exposé axé sur le génotype de manioc dans l’ex-province orientale.

« Cette maladie virale gagne beaucoup plus du terrain dans les provinces de l’Ituri, Haut-Uélé et Tshopo, en dehors de la mosaïque africaine de manioc déjà existante sur l’ensemble de ces quatre provinces de l’est du pays », a-t-elle expliqué.

La chercheuse en épidémiologie virale à l’Institut facultaire des sciences agronomiques (IFA-Yangambi) a, par ailleurs, conseillé aux cultivateurs de manioc œuvrant dans les provinces de l’Ituri, du Haut-Uélé et de la Tshopo, de procéder à la récolte de ce produit agricole au neuvième mois de plantation, une fois que la striure brune est signalée.

« Si le champ est attaqué par la striure brune, ne paniquer pas. Récolter juste la semence avant qu’elle n’atteigne douze (12) mois. Car, c’est au-delà de neuf mois que la maladie peut prendre de l’ampleur et pourrir le manioc. En plus de cela, il faut sélectionner les boutures seines de manioc pour ne pas propager le virus à travers le champ », a proposé l’Ir Empata.

De son côté, le Pr Godefroid Monde Kanzangba, directeur pays du Programme Central and African virus epidemiology for food security « WAVE-RDC » pour le compte de l’IFA Yangambi, a fait savoir que ces journées scientifiques visent à porter à la connaissance des professionnels de l’agriculture, des inspecteurs semenciers et autres couches de la population de la province de la Tshopo, les résultats des recherches menées par son programme, afin d’éveiller leur attention sur les conséquences liées aux pathologies du manioc.

« À travers ces assises, nous voulons porter les résultats des recherches menées par Wave à la connaissance de toute la communauté. Nous les avons déjà publié, mais il nous faut également les vulgariser pour l’intérêt des cultivateurs », a-t-il déclaré.

Pendant deux jours, soit du jeudi 22 au vendredi 23 août 2024, plus de quatre intervenants vont présenter tour à tour la diversité des virus et leurs vecteurs qui menacent la culture du manioc, non seulement dans les provinces de l’Ituri, du Bas-Uélé, Haut-Uélé et de la Tshopo, mais également dans les huit (8) territoires de la province du Sud-Kivu.

Cette activité scientifique s’inscrit dans le cadre de la vulgarisation des résultats des recherches menées sur les maladies qui attaquent le manioc, notamment la « striure brune » et « la mosaïque de manioc » dans ces provinces (Ituri, Bas-Uélé, Haut-Uélé et de la Tshopo), par le programme WAVE-RDC de l’IFA-Yangambi, rappelle-a-t-on.

La striure brune du manioc se caractérise par une chlorose et une nécrose sévère sur les feuilles, ce qui leur confère un aspect jaunâtre et marbré et la mosaïque de manioc est une maladie virale qui affecte les cultures de manioc dans différents pays d’Afrique, mais également dans le sous-continent indien et en Amérique centrale et Amérique du Sud. ACP/C.L.

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