Kinshasa, 11 fév. 2023 (ACP).- Le Président Félix Tshisekedi s’est engagé à rationaliser et coordonner la mise en place des mécanismes de Justice transitionnelle en République démocratique du Congo, lors de la 86ème réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée vendredi, par visioconférence. « Au-delà de la stratégie mise en place par le gouvernement pour mettre fin à cette situation sécuritaire dans notre pays, il s’est aussi engagé à rationaliser et coordonner la réponse institutionnelle à ce fléau qui passe par l’institution et l’implémentation des mécanismes de Justice transitionnelle », a déclaré en substance, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, dans le compte rendu dudit Conseil, lu sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). Au regard des cris sécuritaires récurrentes dont a été victime la République démocratique du Congo depuis plus de 30 ans et qui causent un drame humanitaire sans précédent, ainsi que des violations massives des droits de l’homme, notamment les violences à caractère sexuel en général, et les viols en particulier, a fait savoir le ministre de la Communication, cette situation pourtant décriée par tous se poursuit encore actuellement avec la perpétuation de ces pratiques par les groupes terroristes récurrent à l’Est de la RDC, dont notamment le M23 soutenu par le Rwanda. « Le passage de sa sainteté, le pape François a mis en lumière cette barbarie, après sa rencontre avec une représentation des victimes des violences sexuelles et autres types des violences liées aux conflits qui l’a permis de s’enquérir de l’effroi des blessures psychologique et physique qui hantent encore ces victimes », a-t-il souligné. S’agissant du pilier réparation, a relevé M. Muyaya, pour la première fois, la République démocratique du Congo s’est dotée, d’un cadre légal pour la prise en charge des victimes à travers une loi portant « principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité », avant d’ajouter qu’un fonds de réparation des victimes a été créé par décret du Premier ministre et sera opérationnel sous peu. « Cette loi augure l’avènement d’un cadre juridique plus complet, prenant en charge tous les processus de justice transitionnelle », a affirmé le porte-parole du gouvernement.
La non-observance de la feuille de route de Luanda, cause de l’insécurité dans l’Est
Le ministre de la Communication a, en outre, fait savoir que le Président de la République a noté comme tous les participants au 20ème sommet extraordinaire de la communauté de l’Afrique de l’Est tenu samedi 04 février dernier à Bujumbura, que la non-observance de la feuille de route de Luanda par le M23 et son mentor du Rwanda est à la base de la dégradation de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. « Ce sommet était consacré à l’évolution de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, et à l’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route de Luanda signée le 23 novembre 2022, dans le cadre du processus de Nairobi », a rappelé Patrick Muyaya. Lors de ce sommet, a-t-il dit, il a été révélé des pesanteurs fonctionnelles qui affectent l’action de la force régionale de la communauté de l’Afrique de l’Est en exécution de son mandat. « À ce sujet, le Président de la République a fait remarquer sans équivoque que le mandat conféré à cette force est offensif et ce, aux termes des résolutions des conclaves des Chefs d’Etat de la communauté d’Afrique de l’Est ténu à Nairobi, en Avril et Juin 2022 ainsi que du communiqué final du mini-sommet de Luanda », a poursuivi le porte-parole du gouvernement. « Il est clair que seul le respect strict des résolutions sus-évoquées, ainsi que les termes du mandat de la force régionale permettent de réaliser les conditions d’une paix durable et de consolider la confiance entre les Etats au sein de cette communauté régionale », a renchéri Patrick Muyaya.
Pour une coalition mondiale en faveur de la sécurité en Afrique
Le ministre de la communication et médias a, par ailleurs, relevé que le Président de la République a aussi rappelé sa détermination à mettre fin à l’agression dans l’Est de la République démocratique du Congo et a plaidé pour une coalition mondiale en faveur de la sécurité en Afrique en général, et de la RDC en particulier. « Le Président de la République a aussi fait la restitution à l’invitation de son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa de sa participation au forum d’investissement minier Indaba 2023 tenu à Cap Town, en Afrique du Sud, dont le thème de cette année était : libéraliser les futurs de l’investissement minier en Afrique, stabilité, sécurité et approvisionnement », a noté le porte-parole du gouvernement. Dans son discours, le Chef de l’Etat a articulé son message autour de quelques points notamment, le rappel du potentiel minier de la République démocratique du Congo qui offre d’innombrables opportunités ; la position géostratégique du pays qui représente une espérance planétaire non seulement dans le secteur minier, mais aussi dans le secteur de l’environnement comme pays solution face au changement climatique ;et les réformes entreprises pour garantir un bon climat des affaires de redistribution équitable des revenus. Il a aussi invité les investisseurs afin d’explorer les multiples opportunités d’affaires offerts par la République démocratique du Congo, en vue de la mise en place des accords stratégiques gagnants-gagnants.
Le leadership de Tshisekedi salué par le gouvernement
Intervenant à la suite de la communication du Président de la République, le chef du gouvernement a salué le leadership du Chef de l’Etat qui porte toujours plus fort la voix de la République démocratique du Congo, à travers sa participation récemment au sommet des Chefs d’Etat de la communauté d’Afrique de l’Est à Bujumbura, ainsi que sa prise de parole remarquée au forum d’investissement minier d’Indaba, à Cap Town, en Afrique du Sud.