Adoption d’une feuille de route pour protéger les biens culturels en Afrique centrale

Kinshasa, 24 avril 2025 (ACP).- Une feuille de route visant la protection des biens culturels en cas des conflits armés a été adoptée par les pays d’Afrique centrale, dont la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris jeudi de source administrative.

 « Adoptée par les pays d’Afrique, dont la République démocratique du Congo, cette feuille de route est destinée à une mise en œuvre au niveau national dans chaque pays participant, dans le cadre de la ratification et de l’application de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas des conflits armés, ainsi que de ses deux protocoles (1954 et 1999) », a dit Godefroy Kamanda, coordonnateur adjoint du Comité consultatif national pour la protection des biens culturels en cas des conflits armés en RDC (CCN).

Se référant au rapport d’un atelier sous-régional pour l’Afrique centrale tenu en février dernier à Libreville, au Gabon, M. Kamanda a fait savoir que ce plan inclut des mesures telles que la création d’unités spécialisées au sein des forces de sécurité pour protéger les biens culturels, la rédaction de rapports périodiques, et l’organisation de formations conjointes pour le personnel civil et militaire.

Et d’ajouter: « Les responsables sont tenus de concevoir des projets de sensibilisation et de plaidoyer auprès de leurs collègues et autorités sur l’importance de la ratification et de l’implémentation de cette convention ».

Concernant l’UNESCO, a-t-il poursuivi, le soutien à l’implémentation de cette convention a été réitéré, avec un accent mis sur la sensibilisation et les échanges entre professionnels du patrimoine et responsables des écoles de formation des forces de défense. « L’objectif est d’identifier des méthodes pour intégrer la protection des biens culturels dans leur formation. Chaque gouvernement participant a été sollicité pour désigner deux représentants : un du secteur du patrimoine et un militaire, pour participer aux rencontres prévues à Douala », a révélé M. Godefroy Kamanda.

Une application aussi bien dans les situations d’urgence qu’en temps de paix dans la région d’Afrique centrale

Il a par ailleurs souligné que ce programme transversal et à vocation multidisciplinaire s’applique aussi bien dans les situations d’urgence qu’en temps de paix. « L’objectif principal de cet atelier était de partager l’expérience du Gabon et d’autres pays africains en matière de ratification et de mise en œuvre de la Convention de La Haye et de ses deux protocoles (1954 et 1999) », a affirmé le coordonnateur adjoint du CCN.

Il s’agissait également, selon lui, d’établir une analyse des besoins régionaux en la matière et de déterminer des perspectives pour la mise en œuvre de ce plan dans le cadre du programme de l’UNESCO intitulé Patrimoine pour la paix, en synergie avec les six conventions de l’UNESCO, « afin d’assurer une protection inclusive des biens culturels dans la région ».

À cet effet, un rapport final sera produit au cours du mois d’avril. Cette rencontre avait connu la participation de plusieurs délégations d’experts et de hauts représentants internationaux venus des Pays frères et amis de la région, tels que la RDC, le Cameroun, la RCA, la République du Congo, le Burkina Faso, sans oublier le Gabon, pays hôte, et la France, parmi les invités. Cet atelier sous-régional de renforcement des capacités pour l’Afrique centrale s’était tenu les 25, 26 et 27 février 2025 à Libreville, précisément dans l’enceinte du ministère de la Culture et des Arts.

Ces séances de travail ont visé à renforcer la protection du patrimoine culturel et à l’ériger comme l’un des principaux outils de médiation pour la prévention et la résolution des conflits, ainsi que pour le relèvement des pays et des populations après un conflit.

ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet