Kinshasa, 18 avril 2023 (ACP).- Un appel à la valorisation des monuments et sites touristiques de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a été lancé, mardi, en par un expert consultant en tourisme qui en appelle, également à la remise à jour de la réglementation dans ce domaine.
« Il y a lieu d’identifier et de mettre en valeur des édifices et bâtiments patrimoniaux de la Ville, qui tirent leurs origines de l’époque coloniale. C’est le cas du Palais de la Nation ; du Monument du rail ; du Stade Tata Raphaël ; de la Cathédrale ; de la première école primaire de Kinshasa ainsi que d’autres nouveaux monuments érigés à travers la ville de Kinshasa», a déclaré Médard Tambwe Mangala, expert consultant en Tourisme.
Et de poursuivre, « en tant que biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique ou historique certaine, et qui appartiennent, soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.), soit à une entité publique (commune, ville, province, pays.), le patrimoine culturel exige que cet ensemble soit généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré au public, soit de façon exceptionnelle ou en permanence ».
D’après cet expert en tourisme, les sites et monuments sont le patrimoine. Il peut être matériel ou immatériel. Ils sont considérés par les traités internationaux comme un bien dont la protection est devenue une priorité pour les sociétés actuelles, à cause des menaces qu’il subit et qui sont liées aux guerres, aux évolutions socio- économiques et aux fléaux naturels.
Mettre à jour la réglementation nationale et s’approprier les traités et conventions internationals
Pour y parvenir, « Il faudra commencer par, d’une part, mettre à jour les textes réglementaires au niveau national, et, d’autre part, s’approprier des conventions et traités à l’international, afin de rester connecter à la problématique de la protection et de la conservation du patrimoine de l’humanité. Tout ceci doit reposer sur une volonté politique avérée. », a estimé Médard Tambwe.
Il a pour cela rappelé que l’Ordonnance-Loi de 1971 relative à la protection des biens culturels, a connu sa matérialisation ou sa mise en œuvre, plus de 40 (quarante) ans après. C’est en 2013 qu’un décret portant création, composition et fonctionnement de la Commission de classement des biens culturels, a été pris, suivi de l’arrêté portant classement des biens culturels.
« Depuis lors, 4 (quatre) biens culturels seulement ont été classés. Il s’agit de la chapelle Aaron SIMS dans la commune de Ngaliema, dans les environs de Magasin Kintambo ; du Jardin des Premiers Ministres à l’Hôtel du gouvernement ; la résidence du premier Président de la République, Joseph Kasa-Vubu (rue Inzia dans la Commune de Kasa-Vubu) ainsi que la place de l’échangeur de Limete, qui est devenue Mémorial Lumumba », a dit M. Tambwe, affirmant au passage que le classement de la résidence Kasa-Vubu se bute encore, à ce jour, à la résistance de la famille du défunt Président.
6 (six) sites de la RDC inscrits au patrimoine mondial
A en croire M. Tambwe, l’émergence de Kalina, actuelle commune de la Gombe, où s’ébauche le centre administratif de la future capitale de la colonie, complète le tableau. Les quartiers s’organisant autour d’implantations diverses au gré de l’évolution urbanistique, telles que le marché ouvert ; la Banque centrale du Congo (BCC) ; l’Eglise Sainte- Anne ; la Chapèle Protestante ; le Stade Reine Astrid ; les paroisses et écoles Saint-Pierre à Kinshasa et Saint-Paul à Barumbu ; la gare centrale ; le port, etc.
« Il y a lieu de valoriser le statut de Kinshasa, Ville créative de l’UNESCO, en mettant en exergue la Rumba, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. A ce jour, la RDC compte 6 (six) biens inscrits au Patrimoine mondial. 5 (cinq) sont naturels, Notamment les Parcs nationaux des Virunga, Garamba, Salonga, Kahuzi–Biega et la Réserve de Faune à Okapi.
Le sixième bien inscrit au patrimoine culturel immatériel, c’est la Rumba », a rappelé en conclusion, Médard Tambwe. ACP/Kayu