Kinshasa, 4 juillet 2025 (ACP). – La menace sur la création traditionnelle des œuvres d’art plastique par l’intelligence artificielle a été évoquée, vendredi, par un expert en droit du numérique, au cours d’une matinée scientifique, organisée à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« Premièrement, la problématique de l’intelligence artificielle est d’abord dû à la menace des œuvres d’art traditionnelle, deuxièmement, c’est la disparition d’un certain nombre de métiers par le transfert du savoir-faire à une intelligence artificielle et troisièmement, la co-création des œuvres. Une œuvre que vous avez faite grâce à l’intelligence artificielle, dans un ratio où l’humain a contribué à 20 % et l’intelligence artificielle à 80 %, à qui appartient finalement l’œuvre, C’est ça les problématiques de droit que nous avons eu à traiter dans cette matinée », a déclaré Kodjo Ndukuma, professeur et spécialiste en droit numérique.
« L’intelligence artificielle, en fait, est aujourd’hui inaudible parce qu’elle participe à la confection des supports par ordinateur. Mais demain, nous transmettrons, en fait, le savoir-faire artistique à l’intelligence artificielle et il risque de pouvoir produire des œuvres de l’humain dans sa conception », a- t- il ajouté.
Au cours de cette matinée, les intervenants ont plus montré que plusieurs travaux des artistes sont faits par l’IA (les peintures, les photos publicitaires et autres, tous) appartiennent à l’art rythmique, combinant la musique et le théâtre. D’après l’orateur, il y a également des dessins animés ou des bandes dessinées qui sont cryptées par l’intelligence artificielle à la demande simple d’une personne.
Des recommandations pour la protection des œuvres
À travers cette matinée, il a été formulé quelques recommandations pour la protection des œuvres d’un artiste contre l’utilisation de l’intelligence artificielle.
« On peut être, rester dans le traditionnel avec l’utilisation de crayon, pinceau et marteau pour la sculpture et toile. Mais, on met beaucoup plus de temps créatif dans un monde qui demande des choses modélisées et rapides », a précisé le professeur Kodjo Ndukuma.
« La deuxième démarche, c’est d’entrer dans la modernité en gardant l’esprit créatif et en imprimant sa personnalité à l’intelligence artificielle », a-t-il soutenu.
Il a ajouté que sur le plan du droit maintenant, il y a une fermeture de porte.
« On suppose que l’intelligence artificielle ne peut pas avoir une titularité des droits. Si, vous avez co-créé avec l’intelligence artificielle, même si on sait que c’est l’intelligence artificielle, ça vous appartient toujours.
Mais demain, lorsque toutes ces plateformes d’intelligence artificielle qui sont les vrais propriétaires de cet outil vont commencer à réclamer leur signature artistique sur toutes les œuvres produites », a-t-il dit.
Plusieurs étudiants de différents départements de l’Académie des beaux-arts ont pris part dans cette matinée scientifique.
ACP/C.L.