Kinshasa, 19 mai 2025(ACP).- La spiritualité Kongo s’est imposée comme le socle de la civilisation de ce peuple en République démocratique du Congo(RDC), a affirmé lundi à Kinshasa un sociologue, appelant à une réhabilitation de cette mémoire spirituelle en vue de restaurer une identité culturelle forte au sein des communautés d’Afrique centrale.
« La spiritualité Bakongo, centrée sur le culte des ancêtres et l’interconnexion entre les mondes visible et invisible, s’est imposée comme un système de connaissance. Cette sagesse s’est exprimée à travers les Nkisi (objets de pouvoir), le Dii lukula (symbole d’équilibre cosmique), ainsi que les savoirs en médecine traditionnelle et en astronomie », a déclaré l’abbé Bandwenga Bakebanga, sociologue et président de l’Ong »Congo ya Ba kulutu ». « Chez les Bakongo, toute organisation sociale, politique ou médicale s’est construite sur une vision spirituelle du monde. On ne peut comprendre leur grandeur historique sans explorer leur cosmologie », a-t-il ajouté.
Une science sacrée transmise par les anciens
« Nos ancêtres n’étaient pas ignorants. Ils ont transmis une science sacrée, intégrée à la vie quotidienne qui leur a permis de guérir, de lire les signes du ciel et de guider les sociétés selon des lois spirituelles précises », a-t-il soutenu. L’abbé Bandwenga Bakebanga a aussi rappelé que le Royaume Kongo, l’un des plus anciens et structurés du continent africain, a tiré sa cohésion de cette spiritualité profondément enracinée. Il a, en outre, déploré la marginalisation actuelle de ces fondements au profit de valeurs importées. À travers l’Ong Congo ya Bakulutu, l’abbé Bandwenga a plaidé pour la réhabilitation de cette mémoire spirituelle, perçue comme une voie de réenracinement identitaire et de souveraineté mentale. « Ce que nous appelons modernité a tenté d’effacer nos vérités ancestrales. Il faut que nos enfants sachent que nos ancêtres priaient, soignaient, enseignaient avec sagesse », a-t-il affirmé.
Il a également invité les jeunes chercheurs, artistes et éducateurs à revisiter la cosmologie Kongo comme source d’inspiration. « La renaissance africaine s’est toujours nourrie de nos forces spirituelles. Sans cela, tout développement serait resté superficiel », a-t-il conclu. ACP/