Des matériels de musique de Jeannot Bombenga attendus au Musée de la Rumba

Kinshasa, 26 septembre 2023 (ACP).- Des matériels de musique et tenues de scène qu’avait utilisés, Jeannot Bombenga, durant sa carrière musicale, seront mis à la disposition du Musée de la Rumba, à Kinshasa en République démocratique du Congo, a annoncé un communiqué d’une structure culturelle reçue mardi à l’ACP. 

 « En marge de la célébration de ses 89 ans d’âge et 66 ans de carrière musicale, l’artiste-musicien, Jeannot Bombenga a décidé de mettre une partie de ses instruments de musique, à la disposition du musée de la Rumba. Il va l’enrichir avec ses vieux habits portés lors des spectacles, ses microphones, sa guitare,  ses disques 33 tours, des bandes cassettes, des  photos légendes et autres objets de scène.

La cérémonie officielle de remise de ces équipements  est prévue le 28 septembre 2023 au Musée de la RDC. A travers cette action, le doyen Bombenga veut simplement exprimer sa gratitude à toute la nation qui l’a vu naître, grandir, soutenu et fait de lui une légende de la musique congolaise. C’est une manière aussi de dire simplement merci aux mélomanes de la Rumba congolaise », peut-t-on lire dans le communiqué signé par Tsaka Kongo, président de la structure de défense des droits des artistes dénommée « Artiste en danger ».

C’est une initiative personnelle du fondateur de l’orchestre « Vox Africa » qui tient à célébrer autrement son anniversaire de naissance et qui laisse aux générations futures de la musique congolaise, les instruments musicaux et historiques qui ont construit sa carrière d’artiste. « Cette action traduit l’amour et l’engagement de l’artiste de soutenir les jeunes talents dans notre musique. Bombenga est parmi les rares pionniers à penser à la relève de la Rumba qui est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. En offrant ses équipements de musique et autres objets, il veut vraiment que la République se souvienne, non seulement de lui, mais aussi des autres personnages ayant marqué l’histoire de la Rumba », a précisé la même source.


A souligner que le chanteur Bombenga, sera le deuxième artiste musicien à poser ce geste pendant qu’il est encore vivant. On se souviendra qu’en 2018, le poète Lutumba Simaro Masiya, avait remis personnellement, au président honoraire Joseph Kabila sa guitare pour marquer la fin de sa carrière. 

Né en 1934, Jeannot Bombenga Wewando Aka est un auteur-compositeur, arrangeur, producteur, excellent vocaliste et guitariste dans l’histoire de la musique congolaise moderne.  Il est classé parmi les pères géniteurs de la rumba, ce, grâce à ses compositions musicales et chansons riches en parole et mélodie qui constituent son costaud répertoire discographique.  Selon les musicographes, Jeannot Bombenga a boosté considérablement la rumba congolaise, en y injectant du rock et en revisitant des classiques de la musique congolaise. Telle est sa contribution dans la musique congolaise.

Il est considéré comme l’un des premiers vocalistes à avoir popularisé le « Kimongo’’, une des langues congolaises utilisées dans la Rumba congolaise.
C’est à l’âge de 23 ans que Bombenga Wewando Aka a débuté sa carrière musicale, comme amateur de la musique, sur un bateau de l’Otraco dont il était agent. C’est en pleine navigation vers la ville de Kisangani dans la partie orientale de la RDC, Congo à l’époque, qu’il interprétait les œuvres de Joseph Kabasele « Kallé Jeff ».

Une situation qui va permettre aux deux hommes de se lier d’amitié.  En 1959,  il monte son groupe dénommé « Vox-Africa » en collaboration avec Franklin Boukaka venu de Brazzaville. Malgré cela, son succès ne durera que le temps d’un feu de paille.
Raison pour laquelle il va intégrer en 1963 l’orchestre African-Jazz de Grand Kallé après le départ de Nico Kassanda, Roger Izeidi et Pascal Tabu Rochereau.
Cependant, en 1968, Jeannot Bombenga quitte son mentor Joseph Kabasélé pour voler de ses propres ailes en solo au sein de son orchestre Vox Africa.
Un orchestre qui a ouvert ses portes à plusieurs autres artistes parmi lesquels Sam Mangwana (1967), Ntesa Nzitani Dalienst (1967-1968), Marcel Loko Massengo Djeskain (jusqu’en 1970), Antoine Nedule Monswe Papa Noël (jusqu’en 1968), ou Souzy Kasseya (1968-1973).

Parmi les œuvres phonographiques qui ont fait sa notoriété, on peut citer : « Mado », « Bébé 68 » et autres « Lolango », chantée en Kimongo. ACP/Kayu

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