Expo alternative : l’importance du milieu rural présenté à travers des œuvres d’arts

Kinshasa 24 juin 2023(ACP).- L’importance de l’espace rural et la perte de l’identité ont été  présentées à travers les œuvres d’art visuel et céramique à l’ « Expo alternative » qui se tient à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), a constaté samedi l’ACP.

« L’espace rural, c’est là que se trouve la majorité de bureaux des femmes Kinoises. Ça incarne le côté historique, là où se situe même la forme économique de notre pays. Cette réalisation est ma première série, je devais aller d’abord avec quelque chose qui soit liée à moi en tant que femme », a dit l’artiste visuelle Maïté Botembe, répondant à une question.

Et de poursuivre : « Sur l’un de mes tableaux intitulé « femme du grand Congo », je montre en particulier des femmes dans leurs milieux de travail, où il  se dégage une forme de transmission d’un message par ces dernières, sans pourtant qu’elles ne sachent cela. C’est aussi une manière qu’elles ont de transmettre l’histoire de famille ou du pays. Pour illustrer cette problématique sur l’importance de l’espace rural, je n’ai pas voulu faire quelque chose d’ordinaire, mais une œuvre qui pousse l’esprit à l’imagination, à l’interaction avec l’œuvre d’où, ces images un peu cristallisées et fantomatiques qui invitent à l’interrogation et à la discussion».

L’œuvre de l’artiste Botembe qui est composée de cinq tableaux imprimés sur toile,  montre le sujet sous différentes postures, vêtue d’une robe blanche pour sa bonne visibilité dans un fond noir.

« Chaque œuvre a sa propre narration et peut être développée à part. Au départ, derrière ces tableaux, l’idée était de vouloir photographier les femmes faute de quoi il a fallu une technique pour ne pas vraiment la montrer mais, qui nous pousse à l’imaginaire, ce qui explique une alternative de l’artiste qui travaille avec les moyens de bord », a renchérit Mme Botembe.

Suite à la difficulté d’avoir une femme à ses côtés en permanence pour son travail, la jeune artiste s’est faite sujet de son tableau et a confié sa démarche.

« Pour ce travail, j’ai eu à faire des rencontres anthropologiques, discuter avec des femmes, ensuite prendre ces histoires et les réécrire en atelier à travers cette technique. Il y a deux disciplines employées, la photographie et la performance. Le réglage de l’appareil était fait de façon que chaque image soit prise en lenteur, il fallait que le sujet bouge dans tous les sens pendant 20 à 30 minutes. En rassemblant chaque image, c’est ce qui permet de ressortir cette forme de doublure qui donne cet aspect de fantômes, c’est la technique de la longue exposition », a précisée l’artiste visuelle sur la nature de ses tableaux

Une réalisation qui invite à la redécouverte de l’identité congolaise

De son côté, l’artiste Bul’s Bulembi invite le public à la découverte l’identité congolaise à travers la statuette « Ndope », fruit de son œuvre intitulée « viens voir ». Cet objet submergé dans l’eau (une spécialité de la tribu Kuba) présente l’image primordiale de notre art ancestral.

La présentation de cette pièce entend enlever les préjugés, comme quoi, l’art de nos ancêtres c’est de la sorcellerie. « Le côté ancestral dans mes œuvres, est un acte de reconnaissance à notre appartenance culturelle », a-t-il souligné. 

L’artiste fait de la céramique subaquatique une signature propre à lui et veut s’imposer avec cette démarche.  « L’eau ou le liquide représente pour moi l’au-delà que ce soit du côté positif ou négatif. À travers cette façon de placer les œuvres céramiques dans un tube rempli d’eau, je vise à avancer sur le plan technique par rapport aux réalisations de nos pères », a affirmé le céramiste Bulembi.

Outre ces œuvres submergées, il mêle à la fois l’esthétique à la politique pour s’interroger fait également un lien avec ses parents par un trou remarquable dans sa pièce intitulée « Bolingo ya Darly », fait en l’honneur de sa mère, qu’il a dédié à toutes les femmes de l’Est de la RDC qui subissent les atrocités de la guerre.

« Expo alternative » est organisée, par le collectif « Mission impossible » pour aborder les questions liées à l’environnement, la satisfaction des besoins, les conséquences de la technologie, le reflet du pays donné par chaque citoyen, ou encore le regard positif à porter sur les traditions congolaises. Débutée le 17 juin dernier, elle s’étend  jusqu’au 22 juillet de l’année en cours, et réuni 8 (huit) artistes pluridisciplinaires, évoluant dans la photographie, la peinture, la céramique et le design.

L’ « Expo alternative » se tient à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), à travers deux artistes peintre et céramiste. ACP/KKP

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