Kinshasa, 29 juin 2025 (ACP). – Des productions musicales sont prévues du 28 au 30 juin au centre culturel ‘’Royal Garden’’ à l’esplanade du monument de l’unité nationale à Kinshasa, dans le cadre des festivités de l’Indépendance de la République démocratique du Congo, a appris l’ACP dimanche de l’organisateur.
« En tant que jeune entrepreneur, opérateur économique et culturel, nousavons pensé utiliser la culture comme cheval de bataille pour davantage unir les populations de notre pays, et à travers l’art et la culture, conscientiser les différentes couches de la population congolaise pour redorer d’abord l’image de l’homme congolais et de la République dans l’ensemble. Et c’est dans cette optique que nous célébrons avec faste l’indépendance de notre pays, au pied du monument de l’unité nationale à travers des productions musicales et des karaokés du 28 au 30 juin », a déclaré Yannick Kabamba, opérateur culturel et responsable de l’espace culturel Royal Garden.
« Et ce monument trouve son sens à travers les activités culturelles que nous organisons à Royal Garden en unissant lesCongolais à travers sa musique et sa cuisine, symbole de l’unité nationale. Nous rendons particulièrement, hommage aux pionniers de l’indépendance, à nos héros et enfin, nous nous apprêtons à célébrer ce jour béni du 30 juin où notre pays a accédé à l’indépendance », a renchéri l’orateur.
Un message d’espoir et d’amour pour l’indépendance
La soirée du 28 juin à Royal Garden a été marquée par la production de l’artiste Jacques Tshimankinda au rythme de son concept musical ‘’Folblues’’, une mixture du folklore luba et du blues américain. Ce chanteur a tenu en haleine le public par ses prouesses artistiques et ses messages d’espoir pour le pays. Il a ramené le blues dans ses origines à l’espace grand Kasaï au centre de la République démocratique du Congo.
« J’ai ramené le blues noirs américains dans ses origines au Kasaï ; ce genre de musique que j’ai joué et que je célèbre en ce jour, le réveillon de l’indépendance de la RDC a tiré ses origines au Kasaï, je le dis à quiconque qui veut l’entendre, le Kasala, le Kusenga, le Kutenda, c’est ces genres de musique luba qu’on appelle enAmérique le blues, le jazz, a été ramené par les esclaves noirs lors de leur déportation au pays de l’oncle Sam à la suite de la traite négrière », a soutenu l’artiste.
« A travers mes chansons, j’ai véhiculé des messages d’amour et d’espoir pour mon pays la RDC. J’ai chanté l’indépendance. J’ai dit à travers mes chansons que nous allons fêter enfin notre vraie indépendance ce 30 juin 2025. Nous devons rester unis et soudés à jamais. Le Congo doit rester un et indivisible. Oublions nos différences, transcendons nos disparités. Essayons d’avancer ensemble les dignes fils du Congo », a martelé le chanteur.
Jacques Tshimankinda a été rejoint sur la scène par le contre-ténor congolais Clovis Makabu dans la chanson ‘’Muaji’ (les pleurs). Ce duo artistique a constitué, un de moments forts de cette production, un brassage du blues et la musique d’opéra. Le chanteur Tshimankinda a voulu montrer aux mélomanes les autres dimensions de la musique congolaise.
« J’ai l’espérance en RDC que les larmes de nos populations traumatisées par les violences seront essuyés…. Nous allons vivre un Congo nouveau », a expliqué ce chanteur de Blues sur la quintessence de cette chanson.
Le contre-ténor Clovis Makabu, àtravers cette chanson, a voulu communier avec ses compatriotes de la partie Est de la République sous occupation. « A l’occasion du réveillon de la fête de l’indépendance, nous avons voulu adresser un message d’espoir et de solidarité à nos sœurs et frères dans la partie est de la République. Nous rendons en hommage à nos frères de l’est et aux pères de l’indépendance qui ont milité pour l’accession de notre pays à la souveraineté », a indiqué le chanteur.
La soirée s’est clôturé par un kasala (une poésie luba vantant les mérites d’un haut dignitaire) en hommage au parcours du chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi et dans l’ambiance de la danse ‘’Mutwashi’ pimentée aux rythmes Blues.
Jacques Tshimankinda s’illustre dans l’échiquier musical congolais, comme le père du ‘’folblues’. Né à Kinshasa, dans la commune de Bandalungwa, il fait partie de la génération montante du folk congolais. Il a passé sa jeune à Mbuji-mayi dans la province du Kasaï orientale au centre de la République démocratique du Congo d’où Il puise son inspiration de la musique de son terroir. En 1990, Jacques Tshimankinda écrit ses premiers textes, anéanti par la disparition de son père. C’est par la musique qu’il exprime sa colère face à cette triste réalité. Il a évolué dans ses débuts comme rappeur dans les années 1992 avant d’embrasser la musique Blues.
ACP/C.L.