Kinshasa, 05 février (ACP).- La culture est un élément important dans le partenariat, a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne en République démocratique du Congo, Jean-Marc Châtaignier, lors de la cérémonie d’ouverture de la 9ème édition de la fête du livre de Kinshasa à la grande halle de la Gombe.
« La culture est reconnue comme un moteur de développement dans notre programme mondial, mais aussi comme un élément important dans le partenariat que nous avons avec la République démocratique du Congo, voilà pourquoi nous travaillons toujours avec plusieurs partenaires pour porter haut et fort cette dimension culturelle du développement », a-t-il déclaré.
L’ambassadeur Jean-Marc Châtaignier a, à cet effet, lancé un appel à la reconnaissance culturelle pour une bonne construction mutuelle dans le cadre d’un partenariat véritablement durable.
« Sans la reconnaissance culturelle, c’est à dire la reconnaissance des valeurs de l’autre, il n’y aura pas de construction mutuelle ni un véritable partenariat. Si nous ne nous acceptons pas, nous ne reconnaissons pas les valeurs de l’autre en l’occurrence ici en RDC, les valeurs africaines, les valeurs congolaises, nous ne pourrions pas construire un véritable partenariat durable et cela ne peut se faire que par la reconnaissance de la culture des cultures », a-t-il dit.
Selon l’ambassadeur de l’UE en RDC, la littérature permet beaucoup de choses telles que raconter les histoires, instruire, plaire ou déplaire, dénoncer des inégalités, etc. Raison pour laquelle, il est plus important pour les Européens réunis (c’est-à-dire l’Union européenne) dans leurs diversités d’accepter d’appuyer ce genre d’événement en Europe, en Afrique et partout dans le monde
Parlant de la littérature congolaise, le représentant de l’Union européenne en RDC a fait savoir qu’elle est pleine de créativité et comporte plusieurs tragédies qui lui ont permis de se construire au fur et à mesure du temps.
La vie du livre, un parcours assez osé selon les écrivains congolais
Selon certains écrivains présents, le parcours dans ce métier de l’écriture en RDC est considéré comme un défi assez osé et rempli de multiples enjeux.
« C’est justement, le souci de publier ici au pays en dépit des difficultés qui a motivé mon parcours, cette envie d’apporter une pierre à l’édifice et de contribuer à la culture de la RDC dans ce secteur. Parce que je ne voudrais pas que ceux qui viennent après moi rencontrent les mêmes obstacles que moi », a déclaré l’écrivain Youssef Brahn, avant d’exhorter le public à ne pas seulement pointer du doigt à l’Etat mais aussi de revoir leurs mentalités car beaucoup de Congolais ne vont pas vers les livres pour découvrir et se cultiver , ce qui handicape la passion de l’écrivain en RDC qui demeure méconnue du grand public surtout dans les fins fonds de nos villes.
Pour sa part, le bédéiste, Thembo Kash a estimé qu’actuellement beaucoup ne croient plus au livre pourtant c’est un outil qui forme et instruit.
« J’ai eu à apprendre certaines langues par la culture de la lecture », a-t-il révélé.
Création d’une librairie éphémère à l’Institut français de Kinshasa
Par ailleurs, une librairie éphémère a été créée à cette occasion à l’IFK pour proposer de livres au goût de tous notamment des bandes dessinées, livres jeunesses, livres d’essai et livres historiques.
Cet espace est divisé en trois (3) pôles partagés en activités littéraires avec des auteurs au style varié et du monde entier à savoir : la jeunesse où les auteurs vont présenter des bandes dessinées, ensuite livre et roman avec les éditeurs et les écrivains et enfin bande dessinée avec des béfeïstes.
Sur ce, un projet de monographie sociale créé en 2021 sur le livre intitulé «Barumbu » de l’écrivain congolais Laurent Mavinga a été présenté devant l’atelier de leadership Excellence et de formation (ALEF), pendant la table ronde de littérature, est disponible dans cette librairie éphémère, signale-t-on.
Signalant qu’au cours de cette activité les auteurs ont martelé sur la politique du livre et des problèmes qui rongent leurs secteurs, notamment « le problème de la production », « comment rendre le livre accessible en RDC ou la pauvreté domine sur la population » et « comment changer la mentalité des Congolais sur la littérature ». ACP/KHM/KAI