Kinshasa, 19 août 2024 (ACP).- Le monde entier célèbre la Journée internationale de la photographie ce lundi 19 août 2024 et les 100 ans de celle-ci sur fond des images diversement perçues, alimentant des commentaires et des mots qui montrent une joie, des souffrances parfois inimaginables. C’est dans ce contexte, que la photographie rapproche des légendes intouchables ou enregistre un clin d’œil pour l’éternité. Pendant 100 ans, les photographes ont saisi tant d’instants de s‘arrêter sur des moments variés pour immortaliser la vie, l’environnement et l’écosystème.
La conférence-expo qui s’est tenue à l’Académie des Beaux-Arts (ABA), à Kinshasa, a renvoyé la population dans l’histoire de la photographie et dans un travail de mémoire qui a mis en scène plusieurs chasseurs d’images autour d’une thématique à savoir « Matrice », qui s’est définit sur la contribution à la promotion de jeunes talents photographes de la République démocratique du Congo. « Le thème retenu pour cette année est + la Matrice+, qui est le lieu où commence, se développe et évolue une idée ou un objet. Ce mot est inspiré de la première promotion qui va terminer son parcours l’année prochaine, s’identifiant à la matrice pour signifier qu’ils étaient la base et le début. Cela fait référence à la contribution apportée à ce parcours où se développent des talents du monde numérique en général, et en particulier ceux de la photographie en RDC et du cinéma congolais pour une nouvelle génération », a dit M. Arsène Mpiana, chef du département de photographie à l’Académie des Beaux-Arts.
D’après lui : « après l’exposition de ces jeunes, on ne peut qu’avoir bonne impression. Ce métier de photographe était avant un travail des Blancs, mais aujourd’hui vous allez constater que tout le monde se trouve dans ce métier même de manière involontaire. C’est une fierté pour nous de former les jeunes pour ce métier, il y’a beaucoup de ressources artistiques ici à Kinshasa. Nous comme école, espace d’échanges, nous mettons en avant ces talents qui sont dans l’ombre ».
D’une manière générale, la Journée mondiale de la photographie, célébrée chaque année le 19 août depuis 2010, vise à inspirer des photographes de toute la planète dans le but de partager chaque fois une seule photo de leur monde avec le Monde. Pour la petite histoire, la Journée mondiale de la photographie est née de l’invention du daguerréotype, un procédé photographique développé par les Français Louis Daguerre et Joseph-Nicéphore Niepce en 1837. Ce procédé du daguerréotype annoncé par l’Académie des Sciences, a été garanti par le gouvernement français qui a déclaré l’invention comme un « cadeau gratuit pour le monde ».
Le daguerréotype n’était pas la première image photographique permanente. En 1826, Niepce a pris la plus ancienne photographie permanente connue sous le nom de Vue de la fenêtre au Gras en utilisant un procédé appelé « héliographie ». La première photographie couleur durable a été prise par Thomas Sutton en 1861. Il s’agissait d’un ensemble de trois photographies en noir et blanc prises à travers des filtres rouge, vert et bleu. Cependant, les émulsions photographiques alors utilisées étaient insensibles au spectre, le résultat était donc très imparfait et la démonstration fut vite oubliée. Dès 1839, l’Américain Robert Cornelius prend ce que l’on pourrait qualifier de « premier selfie au monde ». Cornelius a installé son appareil photo, a pris l’image en retirant le capuchon de l’objectif et a ensuite couru vers le cadre. Au verso de ce cliché.
Plus tard, la première photographie numérique a été prise en 1957, presque 20 ans avant que l’ingénieur de Kodak n’invente le premier appareil photo numérique. La photo est un scan numérique d’un plan pris initialement sur film qui représente le fils de Russell Kirsch et a une résolution de 176×176. Il faut souligner que c’est le 19 août 2010, lors de la Journée mondiale de la photographie que la première galerie en ligne a réuni près de 270 photographes qui ont partagé leurs images et des gens de plus de 100 pays ont visité le site web. Il s’agissait de la première Journée mondiale de la photographie officielle d’envergure mondiale.
2025 annoncée pour les 100 ans de la photographie congolaise
On croit savoir que lors de la commémoration de 100 ans de la photographie congolaise en 2025, la République démocratique du Congo va lancer un marathon pour réussir cet événement culturel autour de la photographie congolaise avec l’appui des organisations et familles qui détiennent des éléments liés à l’histoire pour permettre l’organisation de cette fête. Les préparatifs ont déjà été amorcés avec les travaux de plusieurs photographes congolais, témoins des évènements liés au quotidien du pays, comme Landry Ndungi dont l’œuvre s’intitule » lipipi » qui signifie cicatrice.
« Ce projet vise à interroger les cicatrices qui sont la cause de certains stéréotypes dans les sociétés contemporaines. Ces cicatrices sont souvent considérées comme des scarifications qui transmettent les informations culturelles personnelles dans les sociétés traditionnelles. J’ai observé les enfants de la rue, je me suis posé les questions, pourquoi ils portent des cicatrices et pourquoi les gens les voient et les jugent en regardant seulement les cicatrices. J’ai vite compris que pour chaque cicatrice, il y a une histoire et nous sommes censés comprendre d’abord la personne et la raison d’être de la cicatrice. Chaque cicatrice porte une histoire, si vous voulez comprendre l’histoire d’une cicatrice vous devez approcher et parler avec la personne, très souvent certains enfants de la rue sont victimes de ce qu’on appelle + baptême+ par d’autres enfants qu’ils ont déjà trouvés dans la rue , ceux qui étaient là bien avant », a fait savoir Landry Ndungi.
Depuis 100 ans, l’histoire écrit ou photographie à travers des moments uniques saisis par des photographes dans le monde. Ces évènements marquent à jamais les époques. ACP/