Journée mondiale de l’art : le renforcement des espaces indépendants de création sollicité

Kinshasa, 15 avril 2025 (ACP).- Le renforcement des espaces indépendants de création et d’expression pour préserver la mémoire artistique a été sollicité mardi par un artiste pluridisciplinaire de la République démocratique du Congo, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’art.

« Il est crucial d’offrir à ces artistes une plateforme sécurisée où ils peuvent continuer à créer en toute dignité », a déclaré l’artiste Niamba Malafi.

« Le secteur évolue de manière contraignante  et douloureuse. Bien qu’il ne se dégrade pas en termes de créativité, il souffre d’un contexte sociopolitique hostile. De nombreux artistes sont réduits au silence, contraints à l’exil ou marginalisés », a-t-il ajouté, déplorant que le secteur soit confronté à de nombreux défis.   

S’exprimant à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’art, il a suggéré le réseautage pour permettre aux artistes de s’éclore et de faire valoir leur art.

« Le thème de cette année est ‘’cultiver la communauté à travers l’art’’. C’est important de consolider un réseau transnational d’expression libre, en connectant des artistes issus de milieux précaires ou opprimés à des espaces de diffusion où leurs voix peuvent circuler sans censure », a-t-il affirmé.

« À travers des ateliers, des écrits, des performances et des podcasts, je veux faire entendre des récits trop souvent étouffés, notamment ceux des anciens détenus, des femmes résistantes ou des artistes menacés pour leurs prises de position », a-t-il renchéri.

Niamba Malafi a, par ailleurs, martelé sur la nécessité de créer des archives de la mémoire artistique résistante afin que la censure ne puisse jamais effacer l’histoire et les récits des artistes.

« Pour moi, un jardin d’expression est un espace où les voix s’élèvent, où l’on sème la liberté, la dignité et la solidarité. Dans des contextes fragiles comme celui que j’ai cité, l’art devient un refuge, à la fois fragile et puissant, une manière de cultiver l’humanité même dans des terres hostiles. C’est un lieu où la parole fleurit malgré la répression, où la créativité devient un acte de survie », a-t-il soutenu.

Artiste pluridisciplinaire avec une prédominance pour l’écriture performative, le théâtre et les installations sonores, Niamba Malafi est un auteur, performeur et activiste culturel. À travers l’écriture, la performance, la mise en scène et des projets communautaires à vocation sociale, il utilise son art comme un outil de transmission, de résistance et de mémoire. Il travaille activement à la Maison culturelle des ‘‘Mwindeurs’’, un espace d’expression dédié aux voix marginalisées, aux prisonniers, aux femmes et aux jeunes issus des quartiers oubliés de Kinshasa. 

« Mon art est profondément narratif, lié à la mémoire collective, aux blessures sociales, à la condition carcérale et aux luttes pour la liberté d’expression. Mon travail est engagé et souvent critique face aux dérives du pouvoir, ce qui m’a valu d’être menacé, surveillé et réduit au silence à plusieurs reprises dans mon pays », confie-t-il. ACP/

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