Kinshasa, 22 août 2023 (ACP).-L’importance des médias dans la promotion de la culture en République Démocratique du Congo a été abordée, mardi, à Kinshasa lors d’une conférence-débat initiée par un collectif d’artistes et des culturels.
« La culture fait partie des matières premières en termes de contenus pour un média dans une nation qui aspire au développement humain. C’est dans cette approche que nous avons organisé cette conférence-débat entre les praticiens des arts et les opérateurs culturels congolais pour réfléchir à haute voix et dégager quelques recommandations. Celles-ci seront soumises aux experts de la culture qui travaillent dans l’élaboration de la rédaction de la nouvelle loi sur la politique culturelle sous les auspices du ministère de la Culture, arts et patrimoines », a précisé Rock Bokabela Bodo, comédien et coordonnateur de l’Asbl Collectif des artistes et des culturels (CAC).
Et d’ajouter : « Dans un pays comme le nôtre (RDC) qui a plus de 450 tribus, la culture est une richesse précieuse que les médias sont censés promouvoir et valoriser, en y accordant une large diffusion possible par rapport aux autres secteurs. Car la culture c’est l’homme, c’est l’identité et l’âme d’un peuple.
Les minerais que nous possédons dans notre sous-sol finiront un jour par s’épuiser, alors que la culture est une richesse inépuisable que nous devons valoriser, protéger et apprendre à nos enfants. Il est anormal que seule la politique gagne de l’espace dans les médias. Cela ne favorisera jamais la promotion des œuvres et de leurs créateurs que nous sommes. Les artistes sont des éducateurs de masse.
Nos créations constituent l’expression de nos différentes cultures. Un peuple est mieux éduqué par sa culture que par la science.
En Chine, les médias audiovisuels réservent plus de 70 % de leur contenu à la culture. Et cela dans toute sa diversité (bande dessinée, littérature, poésie, danse, musique, cirque, théâtre, cinéma, acrobatie, sculpture…). Raison pour laquelle les Chinois ne sont jamais influencés par d’autres civilisations. Ils sont restés bien dans leurs traditions bien qu’on parle aujourd’hui de la mondialisation ».
Au cours de cette conférence-débat, les participants ont également évoqué la problématique d’accès aux médias traditionnels et l’impact de la nouvelle technologie de l’information et de la communication sur la culture.
Abordant ce sujet, Roch Bodo a avoué que le numérique a bouleversé beaucoup de données sur le plan communicationnel à tel point que les médias commencent à perdre petit à petit leur influence dans l’opinion.
Créé en 2018 à Kinshasa, le CAC est une plateforme qui regroupe les professionnels des arts de toutes les disciplines ainsi que les acteurs du secteur de la culture. Son but est de défendre les intérêts des artistes, lutter pour la bonne gestion collective des droits d’auteur en RDC et de pousser les décideurs à travailler pour l’amélioration de la situation des créateurs congolais en général. Membre de la société civile, cette organisation travaille en partenariat avec le ministère de tutelle dans l’objectif de faire du secteur de la culture un facteur de développement socio-économique au pays.
ACP/KHM