Kinshasa, 31 mai 2025 (ACP).– Les 60 ans de carrière musicale du guitariste Dizzy Mandjeku de la République démocratique du Congo ont été célébrés, dans la nuit de vendredi à samedi à Kinshasa, capitale du pays et berceau de la rumba, au cours d’un concert.
« Je vous remercie d’être venu si nombreux dans ce beau cadre de l’Institut français de Kinshasa (halle de la Gombe) pour célébrer mes 60 ans de carrière comme guitariste de la rumba à travers le monde (…). Je peux fièrement rappeler à l’intention de tout le monde ici présent, que tout a commencé à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Celui qui a créé l’univers m’a encore donné la force de me tenir pour partager avec vous ce que j’ai toujours fait depuis très longtemps », a déclaré le guitariste Dizzy Mandjeku, initiateur dudit projet de production musicale.
Malage de Lugendo, Gina Efonge, Vangu Diakanua dit Guvano, Nana, une ancienne chanteuse de l’ok jazz, et plusieurs autres figures emblématiques de la rumba congolaise se sont joints au guitariste Dizzy Mandjeku, pour créer une atmosphère empreinte de nostalgie qui caractérise les classiques des pionniers de la rumba.
« Nous voulons que la rumba congolaise, qui a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, continue de conquérir au fil du temps le cœur des mélomanes (…) et que l’actuelle génération puisse également conquérir le cœur d’un public divers, que l’œuvre de pérenniser notre musique ne s’arrête pas là », a-t-il insisté.
Lors de cette célébration, le chanteur Canta Nyboma, accueilli en star, a émerveillé le public avec la reprise de “Doublé doublé’’, une chanson des années 80 évoquant les plaintes d’un amoureux qui réclame l’attention et l’affection de sa dulcinée du nom de Yomat.
Dans son lyrisme vocal, Nyboma commence par « Tika ngai na benda nzoto na lembi komona bapasi ya boye mama », autrement dit, « Laisse-moi m’en aller car j’en ai marre de vivre ce genre de souffrances ».
Compté parmi les architectes de la rumba congolaise, Pierre Evariste Mandjeku de son vrai nom, a traversé les époques et a joué avec trois grands géants (trois mousquetaires) de la rumba congolaise, notamment Verckys Kiamuangana Mateta, Rochereau Tabu Ley et Franco Luambo Makiadi.
Parmi ses contributions exceptionnelles, l’on note sa participation en tant que guitariste à la réalisation de la chanson ‘‘Papaoutai’’, une œuvre artistique qui aurait permis à son auteur, le rappeur et producteur belge Paul Van Haver dit Stromae, de surmonter l’absence de son père et combler le vide affectif.
ACP/UKB