Kinshasa Jazz : la «démocratie» pose les bases de la professionnalisation musicale

Kinshasa, 7 septembre 2023 (ACP).- La septième édition du festival «Kinshasa jazz», placé sous le thème «Jazz et démocratie», pose les prémices de professionnalisation de la musique congolaise sur le droit d’auteur, a déclaré mercredi, le coordonnateur de cet événement prévu du 8 au 9 septembre à Kinshasa.

« Ce sont des bases que nous posons, il est prévu qu’on organise des dialogues avec des musiciens autour ce sujet. Entre nous aussi, il y a un grand travail à faire, car l’artiste congolais n’a pas de statut jusqu’aujourd’hui. C’est ainsi que nous y réfléchissons. Nous travaillons sur la professionnalisation de l’artiste sans négliger le problème que nous connaissons aujourd’hui, celui de droit d’auteur », a dit Paul Ngoy Leperc.

Pour l’artiste Belge, Tuur Florizoone, l’organisation de l’artiste dans son domaine dépend aussi de la volonté des animateurs de ce secteur. « Il faut que le responsable de ce domaine puissent créer un système rentable au bénéfice de l’artiste », a-t-il fait savoir.

« Ce n’est pas seulement question de l’artiste, mais aussi du peuple qui doit s’impliquer pour faire de la place aux artistes dans la société. Le peuple doit avoir besoin de la culture, qui est un droit pour lui-même », a ajouté la chanteuse belge, Constanza Gurmar

Le jazz, une musique de liberté liée au congolais

Par ailleurs, le conseiller en communication du ministère de la culture art et patrimoine, Magloire Paluku a rappelé que cette musique qui est revenue au Congo sous une autre forme, est un style issue de la révolution pour réclamer la liberté, en affirmant que ce genre musical partie lors de la déportation est intimement lié aux congolais. « Les congolais doivent connaître le jazz et ne devraient s’étonner lorsqu’ils écoutent ce son. C’est notre histoire amenée avec la traite des esclaves et qui est retournée sous une forme », a-t-il dit.

Rebondissant de cet angle de la position du jazz au Congo, le coordonnateur de ce festival, Paul Ngoy Leperc a expliqué que le « Jazz » est parmi le plus grand courant de la musique dans le monde, hormis la musique traditionnelle. Il mérite bien sa place dans la musique congolaise. « Nous avons la musique classique, le jazz et les musiques des variétés, qui sont issues des orchestres de Jazz. Ce dernier a été à travers l’histoire, la musique d’une époque donnée », a rappelé  Magloire Paluku.

« C’est vrai que cela a changé, c’est pourquoi il y a des festivals organisés autour de cette musique pour la pérenniser. Ceci doit être autant pour la rumba congolaise, parce que la musique qui est faite aujourd’hui n’est pas celle que faisait Kale Djeff et d’autres artistes. Le Jazz a sa place au Congo comme d’autres musiques. Nous nous battons que ce style soit compté dans la sphère musicale congolaise », a-t-il conclu

La thématique de cette édition a été inspirée de la chanson de l’artiste Wynton Marsalis, lors du confinement. Ce festival qui va se dérouler sur la rue Jazz, source de cet événement, dans la commune Gombe et prévoit une programmation de nombreux artistes venus de la RDC et d’ailleurs.

Avec ce thème autour duquel sont prévu des ateliers, prône la liberté avec l’idée de voir la concrétisation de cette démocratie pendant les élections du 20 décembre prochain en République démocratique du Congo. 

ACP/KHM/ODM

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