Kinshasa 28 mai 2025 (ACP), –Un débat sur la nouvelle politique culturelle de la République démocratique du Congo comportant plusieurs avantages, a été au menu d’un séminaire d’appui à la gouvernance culturelle mardi, organisé par l’UNESCO au Musée National à Lingwala, une commune du Nord de Kinshasa.
« La politique culturelle qui est actuellement au sénat pour la deuxième lecture comporte plusieurs avantages notamment la protection des biens culturels et la place la culture comme un élément de souveraineté nationale. L’ordonnance loi 25/030 portant sur les principes fondamentaux relatifs à la culture et aux arts dont nous débattons aujourd’hui est une boussole qui doit être maîtrisée par l’administration culturelle, avant tout », a déclaré Maître Théodore Nganzi, Directeur du cabinet adjoint au ministère de la culture, arts et patrimoine.
Auprès des agents du secrétariat général du ministère de la culture et arts, d’un expert onusien, le directeur du cabinet adjoint du ministre de la culture, arts et patrimoine a insisté sur le fait que, cette loi s’appuie déjà au niveau de son préambule sur toutes les conventions internationales signées par la RDC y compris celles de l’Unesco.
« Elle fait également allusion au contexte dont les états généraux de la culture et aux arts de 2006. Ainsi, cette ordonnance loi qui a été déjà signé par le Chef de l’état n’attend que la lecture seconde du sénat avant sa promulgation », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le directeur adjoint a fait savoir qu’au total, cette politique culturelle comporte sept titres notamment, des dispositions générales, des principes relatifs à l’action culturelle, du financement de la culture et arts, de la promotion et de la protection des langues, du cadre institutionnel, de la mise en œuvre de l’action culturelle et des dispositions finales. Et ces derniers sont répartis en 35 articles, qui selon l’expert de l’Unesco, ne sont pas suffisant.
« Cette loi n’est pas suffisante. En elle-même, elle donne la possibilité de se faire compléter par d’autres textes pour plusieurs domaines spécifiques en l’occurrence la propriété intellectuelle, les Industries culturelles et créatives (ICC), le statut de l’artiste, la musique en ligne, la restitution des œuvres congolaises, la gestion du patrimoine (…) », a souligné Augustin Bikale, Directeur du département culture à l’Unesco RDC.
Le Patrimoine, l’élément manquant sur la nomenclature de la loi !
Intervenant dans le cadre de ce séminaire, cet expert a ajouté que la politique culturelle responsabilise, à part, le gouvernement central, les entités territoriales décentralisées à l’action culturelle.
« À part la définition des concepts qui caractérisent le métier de la culture et arts en RDC, cette loi consacre aussi les langues nationales et locales qui ont été mise en valeur » a-t-il insisté, avant de révéler, « cette loi est restée sur l’appellation de la culture et arts sans intégré le patrimoine puisque la constitution congolaise dans sa nomenclature n’a pas évoqué le patrimoine comme faisant partie du domaine de la culture et des arts. Et l’intégrer serait une violation de la constitution et une faute grave pouvant pousser les législateurs de la rejeter ».
Évoquant l’utilisation des langues nationales au travail, l’expert onusien a indiqué que malgré la reconnaissance des langues nationales et locales faisant partie de la culture congolaise, la constitution congolaise de 2006 dont la loi fait recours ne reconnaît que le français comme langue officielle de l’administration.
« Pour y parvenir, il faut insérer dans les prochaines modifications de la constitution cette envie de parler les langues nationales dans le milieu professionnel », a-t-il martelé.
Pour le Directeur Chef de service au secrétariat général de la culture et des arts, Minsanshanga Jean Claude, il a fallu à la RDC 62 ans après, une politique culturelle qui selon lui, est déjà fait mais maintenant faire correspondre un budget aux dépenses y afférentes.ACP/C.L.