Kinshasa : les étudiants appelés à la création Des entreprises culturelles

Kinshasa, 01er mars 2024 (ACP).- Les étudiants d’une université de la place ont été appelés à créer des entreprises culturelles dans différentes disciplines, au cours d’un colloque organisé jeudi à Kinshasa, en république démocratique du Congo, sous le thème : « l’entrepreneuriat culturel, quel modèle d’entreprise pour la RDC ». «Nous sommes ici pour montrer et expliquer aux étudiants ainsi qu’aux entrepreneurs culturels que le secteur culturel n’est pas une affaire de l’élite, mais de tous. D’où, il est important d’y investir avec ses différentes disciplines, notamment : la musique, le cinéma, l’art visuel, plastique, l’architecture, le spectacle vivant », a déclaré Augustin Bikale, responsable du programme culturel de l’UNESCO RDC. Et de poursuivre : «Nous expliquons comment est-ce que dans ce secteur on peut arriver à établir toute une chaine des valeurs des productions culturelles capable d’amener à la création des richesses ». La RDC regorge une diversité d’expression culturelle, une créativité façonnante et toute une masse critique des personnes qui sont engagées à travailler pour ce secteur, ainsi qu’un marché. «L’entreprise c’est la création, la diffusion, la commercialisation et la consommation. La RDC a plus de 100 millions d’habitants c’est un marché énorme pour ceux qui veulent investir dans la création des entreprises culturelles. La condition c’est de cibler dans quel secteur nous pouvons mettre en place un projet, une idée. Il ya possibilité d’arriver soit à créer des espaces, ou à se situer dans l’une des positions de la chaîne des valeurs, comme distributeur ou comme créateur », a expliqué M. Bikale. Pour lui, l’entrepreneuriat culturel est un facteur de développement et de croissance. «La culture n’est pas seulement des valeurs, patrimoines ou identité culturelle, mais c’est aussi un secteur dans lequel on peut entreprendre en créant des entreprises qui peuvent contribuer à la réduction de la pauvreté, la création des profits et des richesses », a-t-il dit.


Pour la structuration du secteur culturel

Abordant le sous-thème thème « Le potentiel de la culture en tant qu’instrument d’éducation et de plaidoyer au bénéfice des groupes sociaux fragilisés », l’expert en entrepreneuriat culturel et créatif en Afrique Nicolas- Étienne Sohou a parlé de l’organisation, de la structuration et du fonctionnement du secteur des industries culturelles. «Il faut que les acteurs culturels arrivent à comprendre que nous sommes dans un secteur d’activité économique au même titre que les autres. Ils ont le rôle de montrer au gouvernement que leur activité peut générer des revenus pour amener les autorités à s’investir et mettre en place un cadre législatif », a-t-il dit. Selon lui pour que ce secteur puisse contribuer économiquement, il doit être structuré, c’est à dire qu’il faut que les acteurs sachent exactement à quel niveau ils se positionnent dans les différentes chaînes de valeurs, selon qu’ils sont créateurs, producteurs et distributeurs. Ce positionnement et cette spécialisation dans un métier spécifique sur la chaîne des valeurs va permettre au pays de mettre en place une politique culturelle qui protège les produits intérieurs des produits extérieurs. Par ailleurs  la culture demeure un excellent outil d’éducation, on peut utiliser les différentes formes d’expression culturelle pour pouvoir faire accepter plus facilement certains concepts aux enfants et à la population. « En résumé je vais accompagner les jeunes qui sont porteurs des projets culturels en coaching, en conseil, pour qu’ils puissent mener à bien leurs projets d’entreprise culturelle » a-t-il dit. Exploitant le sous- thème ‘‘la stimulation d’investissement dans le domaine culturel, notamment par l’exploration du potentiel de partenariat privés-publics’’, le manager du Label « Bomaye music » Christian Lepira a relevé que pour avoir plus de financement dans la culture, il est important de favoriser l’investissement privé dans la mesure où il est possible d’avoir des mesures fiscales adaptées pour les entreprises qui soutiennent la culture, afin de promouvoir et de simuler l’investissement du privé dans la culture. Ce qui permettra de suppléer l’insuffisance des divers mécanismes adaptés au développement des entreprises culturelles mises en place par l’État. ACP

Fil d'actualités

Sur le même sujet