Kinshasa, 24 septembre 2023 (ACP).- Un plaidoyer pour une gestion collective et efficiente des droits d’auteurs en République démocratique du Congo, a été mené à l’endroit du gouvernement, par un guitariste-arrangeur des musiques congolais, a appris l’ACP, auprès de ce dernier.
« Si le secteur de droits d’auteurs n’évolue pas dans notre pays, la responsabilité revient à l’Etat et à la Société congolaise des droits d’auteurs et des droits voisins (SOCODA). Cette dernière a toujours été dirigée par des novices depuis sa création. Nous sommes très préoccupés et déçus par la mauvaise politique de gestion de nos droits d’auteurs. Le gouvernement devra gérer cette situation sans état d’âme comme c’est le cas en Europe », a déclaré le guitariste et arrangeur de musique, Maïka Munan.
Et de poursuivre : « La SOCODA est une coopérative qui a été créée pour permettre aux artistes congolais en général, de bénéficier de leurs créations artistiques. Malheureusement, tous ses dirigeants n’arrivent toujours pas à satisfaire les ayants droits que nous sommes. La société a failli à sa mission fondamentale qui consiste à percevoir, gérer et répartir les droits des artistes, alors qu’elle génère des recettes importantes, capables de répondre favorablement à notre souci, nous les sociétaires ».
Maïka Munan a en plus déploré l’opacité dans la gestion et le détournement à répétition, qui, selon lui, freinent l’expansion de la SOCODA et entrainent des crises interminables. Et pourtant cette coopérative est régie par la loi supra nationale OHADA qui définit toutes les dispositions pour son bon fonctionnement. Cette loi OHADA que la République démocratique du Congo a ratifié le dit clairement, le mandat d’un dirigeant de la SOCODA, n’est renouvelable qu’une seule fois.
Maïka Munan pour la tenue d’un forum national
Répondant à une question, Maïka Munan a salué l’initiative du Président de la République Félix Tshisekedi, de convoquer un forum national sur la culture et les droits d’auteurs en RDC. Il a estimé que cette rencontre permettra de mettre fin au cycle infernal des conflits qui divisent les artistes.
« L’initiative prise le Chef de l’Etat aidera à mettre de l’ordre dans notre secteur, afin de permettre aux créateurs congolais de jouir des fruits de leurs œuvres de l’esprit. Nous le remercions pour avoir confié à la ministre de la Culture, arts et patrimoines, la mission d’organiser ces assises. L’heure est venue de nous réunir autour d’une table pour trouver des solutions à la problématique de la gestion des droits d’auteurs dans notre pays. Ça prouve qu’avec la volonté politique, les choses peuvent s’améliorer dans le domaine des droits d’auteur », a soutenu le guitariste congolais.
Et d’ajouter : « Il est important que le système fonctionne normalement. Chacun doit recevoir ce qu’il produit comme droits en qualité d’auteur, compositeur, interprète… Personne n’a le droit d’user des droits des autres. Ce qui se passe actuellement à la SOCODA est anormal. Imaginez surtout que ça fait déjà plus d’un an de salaires impayés et répartitions inexistantes après toutes les perceptions.
La SOCODA est une société de gestion collective des droits d’auteur et droits voisins. Nous voulons savoir où passent nos droits d’auteurs » ?, s’est-il interrogé, avant de conclure en affirmant que toutes les parties prenantes doivent être consultées au préalable par la ministre de tutelle avant la tenue de ce forum qui est la volonté du Chef de l’Etat qui délègue son pouvoir au ministère de la Culture. « Nous sommes tous concernés par le schéma de réconciliation. Tous les artistes ont l’obligation de collaborer avec la ministre de la culture, la SOCODA étant sous la tutelle du ministère de la Culture ». ACP/KHM