Kwilu, 21 mars 2024 (ACP).- Le retour d’une œuvre d’art en son lieu d’origine à Lusanga, à 35 km de la ville de Kikwit dans la province du Kwilu (sud-ouest de la République démocratique du Congo), a été célébré, mercredi par la restauration des méthodes d’agroforesteries, a appris l’ACP des organisateurs de la célébration.
« Le lien est que, aujourd’hui nous sommes en train de célébrer le retour de Balot, qui est une œuvre d’art mais dans un environnement qui est en train d’être restauré par des méthodes d’agroforesteries », a déclaré René Ngongo, président du Cercle d’Art des travailleurs de plantation Congolaise (CATPC), lors de cette manifestation.
« Pour le moment, nous sommes déjà à 80 ha restaurés, mais notre rêve c’est d’arriver à 2500 ha (…). Nous voulons faire de cette zone un puit de carbone mais aussi voir comment inscrire ce projet dans le marché de carbone afin que les communautés puissent en bénéficier », a-t-il poursuivi.
Il a fait savoir que cela fait plus de 10 ans qu’on attendait le retour de « Balot ». Pour lui, il s’agit d’un symbole pour le rapatriement des œuvres d’arts congolaises qui sont éparpillées à travers le monde.
« Aujourd’hui si Balot est rentré, demain pourquoi pas les autres œuvres pas seulement à Lusanga mais partout en RDC », a dit M. Ngongo.
Présentation prochaine d’un collectif congolais dans le pavillon néerlandais à Venise
Eelco van der Lingen, directeur du Fonds Mondriaan des Pays-Bas et commissaire du pavillon néerlandais à la Biennale de Venise, a, dans son mot, fait savoir que, « pour la première fois de notre histoire, un collectif congolais sera présenté au pavillon néerlandais à Venise. Bien que ce soit en soi un moment mémorable, ce n’est pas ce qui lui donne sa valeur mondiale ».
Pour lui, ce qui est important dans cette présentation, est que des liens ont été établis entre un artiste néerlandais et un collectif d’artistes congolais. Grâce à cette collaboration, une histoire est apparue qui lie la situation des plantations au Congo et en Afrique aux anciens colonisateurs.
Lors de l’exposition de cette sculpture historique de « Balot », Nyembo Simaundu, directeur aux études et planification au ministère de la Culture, arts et patrimoines, ayant représenté son ministre, a salué et encouragé le « Cercle d’art des travailleurs de plantation Congolaise » (CATPC) quant au retour de la sculpture de « Balot » sur sa terre natale.
Il a souligné la vision et la vocation fondamentale de son ministère et l’intensification de la Culture à travers une politique sectoriel culturelle, artistique et patrimonial afin de contribuer davantage à la création des richesses.
La sculpture ancestrale Balot
La sculpture ancestrale Balot rendue temporairement à son lieu d’origine est une étape historique pour le collectif d’artistes Cercle d’art des travailleurs de plantation congolaise (CATPC) et Lusanga (RDC), avec la confirmation du prêt par le « Virginia museum of fine arts de la sculpture », « Balot », une figure de pouvoir ancestral en bois sculpté datant de 1931.
Le CATPC a fait la demande de prêt temporaire de Balot en prévision de l’exposition prévue pour la participation nationale des Pays-Bas à l’édition 2024 de l’Exposition internationale d’art de la Biennale « Di Venezia », en collaboration avec l’artiste néerlandais Renzo Martens et le curateur Hicham Khalidi.
La sculpture devrait être exposée au public à Lusanga du 20 avril au 24 novembre 2024, en parallèle de la Biennale « Di Venezia ».
La sculpture fait partie de la collection du « VMFA » depuis 2015. La statue a été créée après la révolte des Pende de 1931 par un artiste Kwilu Pende et était initialement destinée à être un objet de pouvoir pour canaliser l’esprit vengeur de « T’offcier colonial belge Maximilian Balot ».
Elle a été utilisée comme une force de protection contre le régime de la plantation. Le CATPC et sa communauté souhaitent depuis longtemps le retour de la sculpture ancestrale à Lusanga pour qu’elle soit rituellement réunie avec les notables de la région, les chefs traditionnels, les travailleurs actuels et anciens des plantations, les enfants, les femmes, les hommes, et les autres êtres de la terre.
Le CATPC croit, en la restauration de l’équilibre et en la correction d’une injustice passée, une fois que la sculpture, sacrée pour leur communauté, sera exposée au musée White Cube à Lusanga.
Cela permettra à leur communauté de se reconnecter physiquement et historiquement avec leur histoire et leur résistance, de redécouvrir le sens et la raison d’être de la sculpture, et d’exprimer « un patrimoine partagé pour toute l’humanité qui traverse le monde.
Le lundi 18 mars, la sculpture de Balot est arrivée à Lusanga à 35 km de la ville de Kikwit dans la province du Kwilu en RDC. Le 19 mars à Lusanga a eu lieu une cérémonie d’accueil de la sculpture ainsi qu’une conférence de presse.ACP/ C.L