La culture de la lecture au centre d’une conférence-débat dans une institution universitaire

Kinshasa 26 avril 2023 (ACP).- Amener les étudiants congolais à la culture de la lecture a été au centre d’une conférence-débat tenue mercredi à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC), à l’occasion de la Journée internationale du livre et du droit d’auteur organisée par la direction de recherche de cette alma mater et l’ONG « Nous et le livre ».

« Nous avons un problème sérieux de lecture dans notre pays, beaucoup ignorent son importance. Nous devons nous poser la question de savoir pourquoi nos enfants ne lisent pas, nous sommes là pour  sensibiliser les jeunes  à la culture de la lecture. Le livre est perçu comme un instrument d’acquisition des valeurs et de dialogue sociale. Nous avons remarqué que dans notre pays, les gens n’ont pas la culture de lire, c’est un domaine vraiment négligé, c’est pourquoi nous sommes venus sensibiliser les étudiants à l’importance de la culture pour le développement de notre pays », a déclaré Mme Jenny Kilele, présidente de l’ONG « Nous et le livre », qui est en fait un regroupement des journalistes et professionnels des médias.

Elle a encouragé les étudiants de cet établissement d’études supérieur à avoir la culture de la lecture pour accroître leurs connaissances et devenir compétitif sur le marché d’emploi. « À travers des livres, on peut créer des entreprises et des sociétés. Vous devriez avoir la culture de lire tous les jours pour découvrir de nouvelles connaissances et contribuer au développement de notre pays », a-t-elle ajouté.

Pour cette année 2023, le thème est axé sur l’« Importance de la culture de la lecture en milieu estudiantin ».

« Nous existons depuis 2015 et dans le cadre de cette journée nous avons choisi l’IFASIC en vue de sensibiliser les étudiants à la culture du livre, comment leur donner le goût de la lecture. La lecture est un plaisir, la lecture nous évade, on peut comprendre le monde à travers le livre qui est un instrument de connaissance qui nous permet de transmettre des valeurs qui nous conduisent au dialogue social », a enchaîné Mme Kilele s’adressant aux étudiants de 3ème graduat.

« Le livre c’est un tout pour nous, c’est un ami, avec son livre on peut échanger, on peut parcourir le monde. En communication on dit communiquer c’est persuadé, échangé et discuté. Alors on profite de cette journée pour sensibiliser les gens », a relevée Mme Laetitia Muabila, chef de travaux à l’IFASIC et responsable d’une association qui encadre les jeunes et les femmes.

« Quand vous lisez vous comprenez vous-mêmes la vérité au lieu qu’on vous l’explique par une autre personne qui peut déformer l’information. Voilà pourquoi on est dans des fakes news parce qu’on ne lit pas. C’est vrai qu’on a le téléphone et internet aujourd’hui, mais il y’a aussi le e-book où il y’a tout ce dont vous aurez besoin, il suffit de télécharger », a-t-elle ajouté.

Les étudiants très réceptifs ont été attentionnés au cours de  cette conférence-débat surtout avec la pertinence de la matière.

« Des conférences comme celle-ci nous poussent, nous étudiants à réfléchir par deux fois de ce que nous sommes, nous avons l’obligation de lire. Un intellectuel passe toute sa vie à lire, je remercie les organisateurs pour cette sensibilisation qui nous met la puce à l’oreille », a déclaré Christian Mukiese, étudiant à l’IFASIC.

La salle professeur Mulopo qui a abrité la conférence-débat a donc refusée du monde et des étudiants se sont bousculer au portillon pour y participer et réaliser des reportages dans le cadre du cours de la presse écrite.

L’ONG « Nous et le livre » qui est en fait un regroupement des journalistes et professionnels des médias.

Pour la mise en place d’une véritable politique de la littérature

Pour sa part, Dr Sillas Mimile Makangu, écrivain et spécialiste en politique internationale, l’État congolais  devrait mettre en place une véritable politique pour la littérature, afin de pallier au défi de la lecture en RDC.

« Cette politique pour la littérature n’existe pas dans notre pays. L’absence de celle-ci se justifie par le tôt élevé de l’ignorance. C’est aussi à l’Etat de faire la promotion des éditions, des auteurs, mettre les auteurs à l’abri de certains besoins fondamentaux pour que l’œuvre de l’esprit soit considérée à sa juste valeur », a-t-il ajouté.

Dr Makangu a relevé qu’avec une population de plus de 15 millions d’habitants, la RDC n’a pas assez de bibliothèques et de librairies, ce qui constitue pour lui, un génocide intellectuel.

Il a, à cet effet, souligné que l’État devrait aussi mettre dans différents coins de la République, des cadres de consultation pour la lecture et pour la vente des livres.

Selon Dr Makangu, les livres sont les meilleures armes qui permettent aux communautés d’initier la révolution contre la médiocrité, la pauvreté et l’exploitation.

Importance de la lecture virtuelle

De son côté, Yannick Kazadi, spécialiste en droit numérique a expliqué aux étudiants l’importance de la lecture virtuelle qui permet à ne pas se limiter sur le temps et l’espace.

« Avec les bibliothèques virtuelles, nous pouvons avoir toutes les connaissances du monde à n’importe quel moment », a-t-il soulevé, avant d’encourager la jeunesse à développer la culture de la lecture en se documentant sur internet.

Cette activité s’est inscrite dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur, le 23 avril de chaque année, avec pour thème : « L’importance de la culture de la lecture en milieux estudiantins ». Créée en avril 2015, l’Asbl « Nous et le livre », organisatrice de ladite activité a pour but de sensibiliser les populations à la culture de la lecture et ressusciter le goût la lecture à ces dernières. ACP/KKP

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