Kinshasa, 15 avril 2025 (ACP). – La littérature, en tant qu’art, a été mise en avant comme un moyen de célébrer la beauté de la langue et la diversité des voix humaines, par une écrivaine de la République démocratique du Congo (RDC), dans une interview accordée, mardi, à l’ACP.
«La littérature (…) a le pouvoir d’éveiller les consciences, de consoler ou encore de provoquer. Elle ne cherche pas à plaire, mais à pénétrer l’âme et l’esprit», a déclaré Bilola Lamama Grâce, présidente de l’association des jeunes écrivains du Congo.
«La littérature est l’art d’assembler les mots pour créer des mondes, éveiller des émotions, poser des questions et offrir des réponses. C’est un art vivant, en perpétuel mouvement, qui touche à la fois à l’intime et à l’universel. Un poème peut bouleverser plus profondément qu’un discours politique», a-t-elle ajouté.
Pour elle, la littérature constitue un socle fondamental, car elle apporte une respiration créative.
«La littérature est un socle. Elle inspire le théâtre, le cinéma, la musique, la peinture. Elle donne du sens, de la narration, du souffle. Même un tableau peut naître d’un poème. Elle est le creuset dans lequel de nombreuses formes artistiques puisent leur matière première», a-t-elle expliqué.
Apprendre à se positionner dans un monde numérique
Elle a, par ailleurs, souligné l’importance pour les écrivains de s’adapter à l’ère numérique, en apprenant à se promouvoir et à construire une identité publique.
«Aujourd’hui, les écrivains doivent apprendre à se positionner dans un monde numérique, savoir se promouvoir, construire une identité publique et parler de leur œuvre», a-t-elle dit.
Pour elle, «il est essentiel de comprendre le fonctionnement du monde de l’édition, de maîtriser la communication, de gérer ses droits et de collaborer avec d’autres disciplines artistiques».
La littérature, a-t-elle indiqué, observe aussi une transformation des formes littéraires, notamment à travers le slam, l’autofiction ou encore la narration visuelle, et met en lumière la montée des voix minorisées.
«On assiste à une hybridation des formes (slam, autofiction, narration visuelle) et à une émergence des voix minorisées, qu’elles soient féminines, queer, africaines ou autochtones. Par ailleurs, il y a un enjeu écologique : comment la littérature peut-elle contribuer à la prise de conscience environnementale ?», a-t-elle conclu.
Passionnée par les mots et profondément engagée pour la littérature congolaise, Bilola Lamama Grâce dirige Les Éditions ‘‘Mesdames’’. Elle est aussi présidente de l’Association des Jeunes Écrivains du Congo. Ce qui constitue un véritable pont entre les arts, les livres et la jeunesse. Son ambition est de faire résonner la littérature au cœur des réalités contemporaines. ACP/UKB