La musique congolaise envahie par le phénomène « Mabanga » au détriment des textes réfléchis et éducatifs

Kinshasa, 13 août 2021 (ACP).- La décennie 2000 représente la période de régression de la  musique congolaise notamment au plan de la texture, où elle se fit envahir par le phénomène « Mabanga » lié à la publicité et aux dédicaces des personnalités friquées, comme source de revenu pour bon nombre des artistes-musiciens, fait remarquer  le journaliste indépendant, Clément Ossinonde.

D’après lui, au cours des 20 premières années 2000, la musique congolaise a connu une baisse sensible, au plan de la composition des textes de chansons, favorisée par la vague des disques publicitaires et des dédicaces, que la majorité des groupes  a adopté à Kinshasa pour baver la conjoncture économique qui avait aussi frappé ce secteur depuis les années 1990.

« Ils ont relayé le texte des chansons au second plan, pour succomber à l’appât tendu par le politique, l’opérateur économique, l’officier de l’armée…, dont l’évocation du nom dans une chanson est devenue la principale source de revenu, au détriment des sources traditionnelles générées par les droits d’auteur, droits mécaniques, droits d’accompagnement, royalties, etc », révèle le chroniqueur.

L’on assiste dès lors à la saturation totale des  œuvres qui par moment  n’attirent plus les acheteurs, voire des producteurs. Une crise  du disque qui  s’empire à cause de la mévente des produits, en raison de la piraterie, de  la vente numérique et le téléchargement illégal.

Il y au également des concerts qui ne drainent plus suffisamment de danseurs, des grands orchestres traditionnels qui plongent dans la léthargie, voire disparaissent. Les quelques structures  qui persistent sont celles, issues des années 50 (Les Bantous), les années 90 (Bana OK ), mais qui peinent à voir le bout du tunnel.

Seule la vague des groupes dites de « la nouvelle génération » tiennent encore bon, mais avec au bout du compte des dissidences en permanence. C’est bien le cas de « Quartier Latin »,  le « Clan Wenge », « Viva la musica » et autres similaires.

Des concerts prestigieux et  décès de Papa Wemba, Lutumba Simaro,…Papa Wemba »

Par ailleurs, des événements historiques auront marqué cette décennie l’instar de la prestation prestigieuse  de Koffi Olomide et Ngiama Werrason, à Bercy, ayant été sanctionnée par l’obtention des trophées « Kora African Music Awards ».  Les 60 ans des Bantous de la capitale(Le plus vieux orchestre africain avec son chanteur Edo Ganga 86 ans), la préstation de Fally Ipupa à Accor hôtel Arena, à Paris, en France font partie des faits saillant de cette décennie, sans oublier les disparitions de grandes figures à l’instar de  Shungu Wembadio  alias « Papa Wemba », Pepe Ndombe, Joscky Kiambukuta, le poète  Lutumba Simaro, et Fally Ipupa

 Comme cela ne  suffisait pas, la crise de la pandémie de COVID-19 est venue encore mettre en péril la scène musicale congolaise, en imposant aux artistes  une nouvelle configuration de production, à savoir : la livraison des concerts virtuels. ACP/FNG/Cfm/LYS

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