Kinshasa, 27 octobre 2024(ACP).- Les différentes formes d’arts et de la poésie ont été évoquées dimanche à Kinshasa, comme fondement d’actualisation de la vie sacrée dans la société africaine et particulièrement en République démocratique du Congo, au cours d’un entretien avec un poète.
«La poésie a toujours accompagné, tonifié et actualisé la vie sacrée dans la société africaine profonde et en République Démocratique du Congo. Ce rôle est toujours vivant dans les différentes formes d’arts, musique, danse, peinture, sculpture, théâtre et autres genres artistique dits modernes comme le slam», a déclaré le poète congolais Olivier Sangi.
Pour lui, le griot poète est à la fois le sage, l’enseignant, le pédagogue et l’animateur culturel de son peuple avec une mission divine et ancestrale qui demeure d’actualité pour organiser, structurer et harmoniser les choses.
Olivier Sangi qui a déploré la politique culturelle en RDC a indiqué : «je suis dans ce métier presque 40 ans, malheureusement par manque d’une politique culturelle organisée et structurée, l’art de la poésie n’est toujours pas valorisé en RDC. Les écrivains et chercheurs ne sont pas respectés, honorés et valorisés à défaut d’une politique culturelle digne de ce nom».
Selon lui, aucune nation au monde ne peut rayonner véritablement tant que sa culture authentique n’est pas valorisée.
«Notre culture est totalement aliénée, dominée et bradée sans pitié», a-t-il dit, tout espérant que le gouvernement congolais puisse se réveiller, et prendre en compte toutes les expressions artistiques de la RDC.
«Si nous avions des maisons de production et de vente de notre musique, combien notre pays serait riche. Nous avons beaucoup de richesses culturelles et touristiques mais nous restons pauvres», a expliqué Olivier Sangi.
La culture congolaise, victime de la mauvaise influence extérieure
D’après lui, la RDC continue d’être victime de la mauvaise influence extérieure sur tous les plans culturels.
«Le slam est un genre poétique qui n’est pas si excellent que ça. Malheureusement dès que la culture occidentale valorise une forme d’art, nous copions cela comme l’art par excellence, mais cela n’enlève en rien la valeur poétique à cette forme d’art appelé slam», a-t-il affirmé.
Olivier Sangi Lutondo est nommé depuis 2022, comme étant « l’ambassadeur de la Paix », de l’empire Lunda qui existe historiquement, en RDC, Angola et Zambie, par l’actuel empereur Mwant Yav Mushid III.
Il est écrivain depuis presque 40 ans et ses poèmes remontent depuis 1992, l’année où il a publié des vers en Tshokwe intitulé «wubema ni wubeme».
Il a plus de douze (12) publications dont deux (2) livres ont été traduits en anglais et un (1) en portugais. Olivier Sangi est présentement directeur de recherche de publication au Centre d’études de recherches sur les valeurs africains (CERVA). Il est chef de division de recherche à l’Institut national du travail social (INTS).
En 1997, il avait obtenu une plume de Bronze de la coordination de l’Union des écrivains du Congo pour «wubema ni wubeme». ACP/C.L.