Le Maringa, un patrimoine souhaité en résurrection entre deux rives du fleuve Congo

Kinshasa, 1er mai 2025 (ACP).-  Le Maringa, un style à la croisée des rythmes traditionnels et des influences afro-cubaines, ayant marqué les débuts de la modernité musicale, a fait l’objet d’une réflexion pour sa résurrection entre les deux rives du fleuve Congo,  selon le site adiacongo consulté jeudi à Kinshasa capitale de la République démocratique du Congo par l’ACP.

 « Bien avant que les guitares électriques de Franco ou Papa Wemba ne conquièrent les scènes africaines, une autre musique envoûtait la République du Congo : le Maringa. Né dans les années 1930 à Brazzaville, ce style aujourd’hui presque oublié fut pourtant un véritable socle de la culture musicale urbaine d’Afrique centrale », a écrit adiacongo.

Des pionniers comme Paul Kamba, Jean Serge Essous, ou les premiers membres de l’orchestre Bantous de la capitale ont marqué cette époque. Leur talent et leur créativité ont jeté les bases d’une musique congolaise urbaine, bien avant que Kinshasa ne devienne le centre névralgique de la rumba continentale. Avec l’émergence du soukous dans les années 1960 et l’arrivée des guitares amplifiées, le Maringa a été relégué à l’arrière-plan et peu à peu, il a disparu des radios, des bals et des mémoires.

Des artistes contemporains s’en inspirent discrètement aujourd’hui et des initiatives locales comme les archives sonores des Institut français à travers certains festivals cherchent à redonner vie à ce pan oublié du patrimoine musical congolais.

Redécouvrir le Maringa, c’est se rappeler que ce style, a vu le jour avec les marins congolais qui ramenaient de leurs voyages des vinyles de rumba cubaine et de boléros. Les Congolais se sont contentés de copier pour l’adapter, et mélanger les sonorités aux rythmes locaux pour créer une musique douce, chaloupée, aux textes poétiques et parfois engagés.

Le Maringa se jouait dans les ngandas, ces petits bars de fortune où l’on venait boire, danser, discuter, et oublier les soucis du quotidien. Les guitares y étaient acoustiques, accompagnées de percussions simples et de voix chaudes chantant en lingala ou en lari dans une ambiance intimiste, populaire, profondément enracinée dans le vécu des habitants. ACP/C.L.

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