Kinshasa, 28 mai 2025 (ACP), –L’état de lieu du travail de photographe a été présenté mercredi par un expert, dans un contexte où les nouvelles technologies à travers l’avènement de téléphones de haute qualité, ont apporté des innovations dans ce secteur artistique en République démocratique du Congo, a appris l’ACP dans un entretien avec photographe professionnel.
« Aujourd’hui, le métier de photographe en RDC est confronté à une évolution technologique marquante avec des innovations. Avec l’émergence des smartphones de haute qualité, beaucoup de personnes pensent pouvoir se passer des photographes professionnels. Cela a clairement changé les habitudes, et parfois réduit la demande pour certains types de prestations. Mais cela ne signifie pas que le métier est en voie de disparition, pourtant il se transforme », a déclaré Israël Katanga, photographe professionnel.
« Être photographe aujourd’hui ne se limite pas à appuyer sur un bouton, c’est une question de regard, de narration, de direction artistique. J’investis dans la formation continue, je développe des concepts créatifs, je travaille la post-production de manière professionnelle, et je mets l’accent sur l’émotion, la composition et la profondeur artistique que les téléphones, malgré leur qualité, ne peuvent pas offrir de manière aussi poussée », a-t-il précisé.
Quid sur l’importance de continuer d’exercer ce métier de photographe ?
« Parce que la photographie, ce n’est pas seulement une question d’outil, mais de vision. Un téléphone peut capturer une image, mais un photographe capture une histoire, une émotion (…). Le métier de photographe reste essentiel pour les projets de qualité, les reportages, les campagnes de communication, les archives culturelles, et bien d’autres domaines. Le téléphone capture l’image, mais ne remplace pas le professionnalisme », a-t-il éclairci.
Avant de chuter avec ce sujet, le photographe a rappelé à l’Etat congolais son rôle dans la valorisation de cet art, malgré ce temps de grandes innovations technologiques.
« Ce jour, l’apport de l’État reste très limité. Il y a un besoin urgent de politiques culturelles qui reconnaissent la photographie comme un métier artistique et un levier de développement culturel et économique. Cela pourrait passer par des formations, des subventions, des concours nationaux, ou encore la promotion de la photographie dans les institutions publiques et l’éducation », a-t-il martelé.
Directeur artistique basé à Kinshasa, Israël Katanga est un photographe professionnel. Il a couvert plusieurs événements notamment des concerts, des conférences, des séances photos de mode, des courts-métrages dans la capitale et aussi au Congo profond. ACP/C.L.