Kinshasa, 31 mai 2025 (ACP).- Le raphia, issu des fibres tirées des palmiers, découvert et utilisé en République démocratique du Congo par la tribu « Kuba » du territoire de Mweka, dans la province du Kasaï, au centre du pays, a fait l’objet, samedi à Kinshasa, la capitale, d’un reportage de l’ACP effectué au marché des arts.
« Je peux parler ainsi de l’origine du raphia, ça provient de la tribu Kuba. Ce raphia que vous voyez, le premier utilisateur fut le tout premier roi Kuba qui s’appelait Shamba Bolongongo. Nos ancêtres l’utilisaient pour fabriquer les vêtements (…). Avant même l’arrivée de l’homme blanc au Congo, les Kuba avaient déjà commencé à fabriquer leurs propres habits tels que des chemises et des culottes pour hommes et des blouses pour les femmes. Ce sont eux qui ont mis en valeur et favorisé l’usage du raphia au Congo (…) », a expliqué Michel Bope, président de l’Union des artistes du marché des arts.
« (…) Pour la confection de leurs vêtements, les Kuba avaient leur propre atelier pour transformer le raphia partant des plantes collectées. Cet atelier est appelé ‘‘Mbongo’’ qui signifie ‘‘tissu’’ dans le dialecte Kuba. Dans chaque atelier, les membres d’un clan Kuba confectionnent selon un style original avec son écriture et dessins propres d’après leurs sources claniques », a-t-il ajouté.
Le président de l’union des artistes a, par ailleurs, précisé que le raphia est perçu comme la richesse la plus utile chez les Kuba. À part la fabrication des vêtements, le raphia a été aussi utilisé pour la construction des maisons chez ce peuple.
Selon lui, l’usage du raphia dans les cérémonies du peuple Kuba est observé dans deux sens, notamment dans le sens positif, pour des festivités liées à l’intronisation royale et dans le sens négatif pour le deuil d’un chef coutumier ou d’un notable.
Il sied de noter que d’autres tribus, à part les Kuba, utilisent aussi le raphia, à l’instar des Pende, Munda et autres.
ACP/UKB