Le respect des personnes âgées, principale thématique de l’album « Kpwakpwa-Gbômbigbô » d’un griot Ngbandi

Kinshasa, 26 juillet 2024 (ACP).– Le respect à l’endroit des personnes âgées constitue la principale thématique du nouvel album « Kpwakpwa-Gbômbigbô » (laves toi ensuite, moi je me lave), du griot ngbandi, Jean-Denis Lopusa, de la République démocratique du Congo, a-t-on appris jeudi au cours d’un entretien.  « Le respect et l’honneur que nous devons envers les personnes âgées constituent la principale thématique de mon nouvel album intitulé « Kpwakpwa-Gbômbigbô » (laves-toi ensuite moi je me lave), a dit l’artiste, expliquant la quintessence de sa création artistique. L’artiste indique que cette chanson est une pure inspiration qui découle d’une observation faite dans la société congolaise, marquée depuis un certain moment, par la dépravation des mœurs qui ne cesse de croître.  

« L’inspiration part d’une histoire marquante entre deux frères dont Gboma, le grand frère, et Dunga, le petit frère qui a eu l’audace de se laver dans Kpwakpwa-Gbômbigbô avant son grand frère Gboma.  Comme conséquence, sa descendance est restée petit en nombre jusqu’au jour d’aujourd’hui avec un seul village, tout près de Kando et Gbosa, alors que les descendants de son grand frère sont devenus plus nombreux que possible. Ils forment aujourd’hui plusieurs villes, voire des groupements de la tribu ngbandi », a expliqué Jean-Denis Lopusa. Ce disque de cinq titres, deuxième volume de l’album « Kpwakpwa-Gbômbigbô », attendu sur les plateformes de téléchargement, va fournir des éléments de réflexion sur l’importance de la considération des personnes âgées, en abordant la thématique de la préséance dans des titres comme « Kangba dĩ na dima » qui veut dire (nous devons du respect et l’honneur aux plus âgés), « Awoza we » (tout est fini),  « Yé tè zo ti zo » (A chacun sa propriété), « Zho » (l’homme) et « A wasana » (les gens sans cœur).

« Kpwakpwa-Gbômbigbô », en 25 minutes, est chanté essentiellement en ngbandi avec un style fait d’un mélange de sonorités artificielles de la musique moderne que l’artiste nomme « le Gbadu-Show », symbiose du « Gbaduma », « Gbaguma », « Mando » et quelques importations.

S’inspirer de la musique traditionnelle pour construire des thérapeutiques urbaines

S’adressant à la génération montante de la musique congolaise en général, il les a invités à explorer la musique traditionnelle pour construire leurs styles à partir de ce genre musical plutôt que de s’emprunter les rythmiques nigérianes ou sud-africaines. «  Il y a quelques communautés que j’ai toujours félicité parce qu’ils sont en train de soutenir leurs musiques traditionnelles ou tradi-modernes et aujourd’hui, elles sont bonnement positionnées.  Là, je parle des Luba, Mongo, Tetela, les Nekongo, Ngombe, Sakata, etc. (…). En RDCongo,  nous avons plus de 450 tribus et plus de 1.000 styles de musique.  J’ai tellement mal de voir nos jeunes talents copiés les Nigérians et autres, au lieu d’exploiter ce qui est encore  inexploité », a déclaré Jean-Denis Lopusa, avant d’appeler d’autres tribus de la République démocratique du Congo à prêter main forte aux musiciens de leurs contrées pour la conservation des musiques traditionnelles. Jean-Denis Luposa Pépé est un artiste musicien pratiquant la musique traditionnelle depuis une dizaine d’années. « Kpwakpwa-Gbômbigbô » est son troisième album, après «  Yungondo » (ignorance) », sorti en 2008, et le deuxième « Zē-Ngbolo » (Guépard ou chat sauvage d’Afrique), sorti en 2012. ACP/

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