Les avantages de faire le cinéma en RDC démontrés par une professionnelle 

Kinshasa, 3 juin 2025(ACP), Les avantages de faire le cinéma en République Démocratique du Congo, ont été démontrés par une professionnelle de ce secteur, pour expliciter et mettre en avant les bienfaits d’exercer le 7 éme art, et surtout dans un contexte où la plupart des gens voient que le côté péjoratif, voire néfaste de ce métier en RDC, a appris ACP au cours d’un échange ce lundi.  

«  Faire du cinéma en RDC,  c’est avant tout une aventure humaine et artistique extrêmement riche. L’un des grands avantages, c’est la matière première incroyable que nous avons : notre histoire, notre culture, nos langues, nos traditions, nos paysages, Tout est cinéma ici », a déclaré Déborah Bassa Kabambi, cinéaste et productrice congolaise. 

« Le fait d’évoluer dans un secteur encore en construction nous permet d’être des pionniers. Il y a une vraie liberté de ton, une possibilité d’expérimenter, d’oser, d’innover. J’ai aussi rencontré des personnes passionnées, solidaires, prêtes à collaborer avec peu de moyens mais beaucoup de foi. Le public congolais est aussi une belle source de motivation. Quand une œuvre locale touche les gens, cela crée un lien fort, une reconnaissance qui donne envie de continuer, malgré les obstacles », a-t-elle précisé. 

Quid sur l’avenir du cinéma en RDC dans dix (10) ans ?  

« Je suis optimiste,  Si nous continuons à investir dans la formation, la structuration et la diffusion de nos œuvres, le cinéma congolais aura une place forte sur le continent africain et même au-delà. En réalité, Je vois une industrie plus professionnelle, avec des studios bien équipés, des écoles de cinéma dynamiques, des réseaux de distribution locaux et internationaux, et surtout, une diversité de récits portés par des cinéastes de toutes générations et de tous horizons. Ce que nous construisons aujourd’hui, parfois avec les moyens du bord, ce sont les fondations d’un cinéma indépendant, enraciné dans notre réalité mais tourné vers le monde»,  a-t-elle dit avec pleine d’assurance. 

Par ailleurs, cette opératrice cinématographique a profité de cet échange pour prodiguer quelques conseils aux jeunes qui pensent que faire le cinéma  c’est une perte de temps.

« Le cinéma, c’est un outil de mémoire, d’éducation, de transformation sociale et de rayonnement culturel. C’est un métier qui demande de la rigueur, du travail, des compétences précises, autant qu’un médecin ou un ingénieur. Derrière chaque film, il y a des scénaristes, des techniciens, des monteurs, des producteurs, des réalisateurs, des acteurs. C’est toute une chaîne de métiers qui génère de la valeur économique et symbolique. Et surtout, je dirais que si nous, Congolais, ne racontons pas nos propres histoires, qui le fera à notre place ? Faire du cinéma ici, c’est un acte de responsabilité, de création et d’engagement », a-t-elle éclairé. 

Active depuis 2014, Déborah Basa Kabambi est une auteure-réalisatrice et productrice congolaise dont le travail est ancré dans une narration sensible, engagée et profondément humaine. Basée à Kinshasa, elle a signé plusieurs films documentaires, fictions, films institutionnels ainsi qu’une série télévisée récente qui a rencontré un vif succès auprès du public congolais. ACP /

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