Kinshasa, 21 janvier 2025 (ACP).- Les deux formes de mariage contracté soit par « arrangement’’, soit par ‘‘consentement » au sein de l’ethnie Anamongo, en République démocratique du Congo, ont été évoquées mardi au cours d’un entretien avec un notable.
«Le mariage chez les Anamongo se contracte sous deux formes, soit par consentement ou par arrangement, entre les deux familles ou entre le prétendant et sa future belle-famille», a déclaré David Djungu, notable du territoire de Lomela, groupement Nkungu de l’espace Anamongo.
Selon lui, le mariage est une institution sacrée honorée par le respect des traditions au sein de l’ethnie Anamongo, quelle que soit l’une des formes précédemment évoquées.
«Dans l’ethnie Anamongo, le mariage est sacré et doit suivre les us et coutumes. Il se fait de la manière suivante, en ce qui concerne le premier volet qui se fait par consentement, le proposant qui veut se marier, devra se présenter auprès de sa future belle-famille, muni d’un bidon de trois (3) ou cinq (5) litres de boisson locale, du ‘‘Lunguila’’ (vin de palme) ou du ‘‘Lotoko’’ (boisson distillée à base de maïs)», a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : «C’est avec cette même boisson présentée auprès des parents de sa fiancée qu’il sera reçu à son tour avec des mets traditionnels qui lui seront servis à table, autour d’un échange avec ses futurs beaux-parents, qui apprendront à le connaître, tout en s’imprégnant de ses intentions sans évoquer en ce moment-là, la liste dotale».
En ce qui concerne le mariage par ‘‘arrangement’’, il a indiqué différents aspects.
«Quand un enfant de sexe féminin naît dans une famille dont l’homme apprécie les habitudes, ce dernier va se munir d’une somme symbolique de 10 000 fc, ou une petite marmite ou encore d’un bassin dans lequel il mettra cette somme, pour signifier à cette famille que » je suis votre futur « bokilo » (beau-fils) gardez moi l’enfant jusqu’à ce qu’elle grandira pour qu’elle devienne ma future épouse», a-t-il précisé.
Le notable a poursuivi : « Hormis ce premier geste symbolique, le prétendant sera également obligé d’apporter régulièrement des présents dans cette famille jusqu’à ce que la fille soit en âge de se marier. On lui dira par ses parents : prends ta femme !».
Il a souligné : «autrefois, les parents permettaient que la jeune fille se marie dès le bas âge, tout en restant chez son mari, après avoir donné un symbole, mais avec les nouvelles lois sur la protection de l’enfant, tout a changé».
«Aujourd’hui, cette méthode de mariage à deux volets est restée la même chez les Anamongo, mais avec un respect sur l’âge requis pour donner la fille en mariage», a conclu David Djungu.
Peuple bantou d’Afrique centrale, établi en République démocratique du Congo, les Anamongo, Ana-Mongo ou Ana wa Mongo, habitent aussi le Cameroun, la République du Congo et le Gabon. Censé être issu d’un ancêtre commun nommé Mongo (le mot anamongo signifiant ‘‘les enfants de Mongo’’ ou ‘‘les descendants de Mongo’’ en dialecte lomongo), ils sont linguistiquement proches des Ngala (qui parlent le bangala) et partagent avec eux une même culture, s’exprimant en‘‘lomongo’’ et aussi en ‘‘lingala’’.
Parmi eux, l’on retrouve les ‘‘Mongo’’, ‘‘Ekonda’’, ‘‘Bolia’’, ‘‘Ngando’’, ‘‘Balobo’’, ‘‘Ntomba’’, ‘‘Lokele’’, ‘‘Boma’’, ‘‘Topoke’’, ‘‘Nkutshu’’, ‘‘Batetela’’, ‘‘Mbole’’, ‘‘Bembe’’, ‘‘Sakata’’, ‘‘Ngoli’’, ‘‘Kusu’’ (Benya Samba et Benya Lubunda), ‘‘Benya Lubunya’’, ‘‘Nkundo’’, ‘‘Iyadjima’’ (Iyaelima), ‘‘Boyela’’, ‘‘Ndengese’’, ‘‘Sengele’’ ainsi que les ‘‘Kuba’’. ACP/UKB