Kinshasa, 14 août 2023 (ACP).- Les spectacles d’arts sont envisagés, comme moyen de sensibilisation à la protection de l’environnement, par des performeurs du centre culturel « Ndaku ya la vie est belle », à Kinshasa en République démocratique du Congo, a appris lundi l’ACP, lors d’un entretien avec un responsable de cet espace.
« Nous comptons à travers cette nouvelle interaction réaliser des improvisations directes dans certains endroits ciblés de Kinshasa, sans au préalable informer la population afin d’interagir de façon directe et brusque avec elle. Le message serait de regarder les déchets, c’est-à-dire si on ne regarde pas la poubelle, elle va nous regarder. Mais si nous y mettons un regard positif, nous saurons la trier, enlever les déchets qui polluent ou ceux qui sont biodégradables », a déclaré le coordonnateur et manager de cet espace, l’artiste performeur Eddy Ekete. Selon lui, cette nouvelle façon de performer et d’interagir entrevoit un contact direct avec la population afin de l’inciter aux questionnements.
« On se transforme avec nos costumes en bonhomme déchet pour entrer en contact avec la population. Nous voulons questionner les gens à propos des déchets qui nous entourent afin de les sensibiliser à un changement des mentalités », a-t-il expliqué. Et de préciser : « Ce concept bien que fantôme ou nouveau ne sort pas de l’idée de la structure qui depuis dix (10) ans cible quelques communes de Kinshasa afin d’entrer en interaction avec la population comme étant des poseurs d’actes en vue de la sensibiliser pour la bonne marche de la société ». A l’en croire, en dehors de cette dimension sociale et interpellatrice, la superstition qui provient souvent de l’émerveillement des spectateurs contribue énormément à la beauté de leurs œuvres.
« Il y a aussi la superstition. Quand les mamans voient et disent au nom de Jésus pensant à la sorcellerie, là ce n’est plus les déchets c’est carrément le diable, on a beaucoup de réponses du public suite à cette interaction », a-t-il dit. Par ailleurs, plusieurs artistes performeurs rencontrés sur place ont exprimé leur souhait d’être soutenus par les autorités ainsi que les personnes de bonne volonté pour réussite de leurs projets dont l’intérêt est porté sur l’environnement à travers l’art. «Je suis un artiste plasticien au sein du centre culturel ‘’Ndaku ya la vie est belle’’ (la maison où s’est réalisée le film de ‘’La vie est belle), nous voulons que l’Etat congolais tourne un regard positif sur ce précieux métier de la performance en y apportant son soutien », a plaidé la performeuse, Samanta loaka. Et d’ajouter : « le but poursuivi à travers notre art, est de recycler toutes les ordures et déchets afin de les utiliser dans la fabrication des œuvres d’arts, telles que : costumes, masques et tant d’autres en vue d’apporter un message de conscientisation à l’intention de la population sur nôtre écosystème ». La performance est une présentation artistique située et orientée vers l’action. Cette forme d’art remet en question la séparabilité de l’artiste et de l’œuvre ainsi que la forme marchande des œuvres d’art traditionnelles.
Cet art mythique qui, par l’avènement de la première génération des performeurs kinois inspirés de l’environnement en se servant des déchets biodégradables pour la fabrication des œuvres d’arts, a vu le jour en 2014, dans l’objectif de sensibiliser la population aux enjeux de l’écosystème. Ces différents ateliers de préparations au sein de « Ndaku ya la vie est belle » ainsi que quelques performances de jeunes talents dans certains quartiers phares de la capitale sont réalisés en prélude de la 7ème édition du festival « Kin’art » qui rassemble les performeurs kinois autour d’un défilé d’exposition d’œuvres d’arts. ACP/