Les valeurs culturelles congolaises évoquées dans le roman «Parfum du savoir»

Kinshasa, 02 mars 2023(ACP). – Les valeurs culturelles congolaises ont été évoquées, dans le roman « Parfum du savoir » de l’écrivaine Stéphanie Boale, porté mercredi sur fonts baptismaux, au Centre Wallonie- Bruxelles (CWB) dans la commune de Gombe en République démocratique du Congo.

« Nous avons pu apprécier l’éloquence de cette grande dame de talent, la métaphore raisonne encore en moi. J’entends le savoir est un pouvoir, le parfum du fleuve, la colonne vertébrale, etc. Nous ne pouvons que louer cette œuvre, c’est-à-dire l’auteure pour cette magnifique découverte, aussi la féliciter pour ses prouesses indéniables », a dit le Pr André Yoka Lye Mundaba, lors du baptême de l’ouvrage.

La ministre honoraire de la justice, condition féminine et famille, Angélique Muyabo Kulu a fait savoir, lors de la recension, que l’auteure fait une narration qui permet de comprendre le quotidien des pêcheurs. Elle magnifie le fleuve Congo dans une histoire tragique où l’acteur principal Dan Boyale a perdu son amour emporté par ce fleuve et invite le public à aimer davantage ce cours d’eau.

« Avec son style clair qui fait évader en éliminant les stresses négatives, Stéphanie Boale arrive à établir une liaison entre elle et ses lecteurs. Elle utilise une fiction collée à la réalité qui décrit parfaitement l’environnement du fleuve Congo », a-t-elle dit

Une œuvre qui interpelle à la lecture et à l’amour du majestueux fleuve Congo

« Cette histoire est inspirée de mon vécu. C’est une matérialisation des choses qui me manquent lorsque je suis absente du pays. Je l’ai écrite avec tous mes sens. Ce livre fait un mélange entre la bravoure des pêcheurs mais également la peur que donne parfois ce fleuve », a-t-elle dit.

« Je l’ai écrit après mon voyage à Mbandaka, dans la province de l’équateur. Le fleuve Congo est une femme qui allaite non seulement ses propres enfants, mais aussi l’Afrique toute entière.  Ignorer le fleuve, c’est ignoré votre propre mère, c’est se séparer de la culture. Parfum du fleuve, l’odeur vient de tout ce que j’ai lu, vu, vécu, le fleuve n’est pas facile, il est la colonne vertébrale, les odes et autres, il représente tout ce caractère qu’on a toujours à braver. Dans mon pays adoptif, la Belgique, j’étais en manque de ces choses », a-t-elle poursuivi.

Pour elle, les congolais doivent de plus en plus se familiariser avec la lecture et enlever en eux, cette équivoque qui les oblige à croire qu’ils ne lisent pas. Les parents doivent également lire ce roman et distiller cette connaissance à leurs progénitures qui se perdent souvent dans les séries télévisées étrangères.

Stéphanie Boale a souligné que cette œuvre de 115 pages, développe les thématiques des relations humaines et la bravoure de se doter d’un savoir adéquat pour réaliser beaucoup de choses. Elle invite en même temps, ses compatriotes à aimer le fleuve Congo qui est considéré comme une mère.

À travers la deuxième partie du livre écrit avec des poèmes en Lingala et traduits en français, l’écrivaine chante l’unité du Congo avec l’ensemble d’affluents que comporte ce fleuve. Aussi quand elle accorde à ce fleuve la parole pour dire ce qu’il a de plus précieux. « J’ai donné la parole au fleuve pour qu’il parle de lui même en lieu et place que d’autres personnes non congolaises le fassent », a-t-elle expliqué

La connaissance comme une bonne odeur qui dure longtemps

Par ailleurs, l’auteure a expliqué que son œuvre convie les gens à un apprentissage qui doit être comparable à une bonne odeur. « Le fleuve donne des conseils. Essayez d’avoir la connaissance, aller à la source pour avoir des informations et lire. Armez-vous du savoir, cela sera bien si nous apprenons les choses en les associant à l’odeur du parfum. L’odeur du parfum on ne l’oublie pas », a-t-elle souhaité.

Stéphanie Boale est née à Mbandaka en République démocratique du Congo et réside en Belgique. Ses ouvrages sont écrits en français et Lingala pour permettre aux lecteurs une appréciation dans les deux langues. Elle est auteure de plusieurs œuvres, notamment « le Testament d’une mère » (roman 2008), « Ntoma » (roman en lingala) en 2010 « Ntoma » (roman illustré français-lingala) en 2012, « Marcher sur vos traces » (recueil de poèmes 2016) ainsi que « le parfum du savoir », roman paru aux éditions Punubula en Belgique cette année.

 Elle est également fondatrice d’un espace culturel destiné à la promotion de la littérature auprès des jeunes de Mbandaka dénommé « BUKU ».

Elle a reçu, en 2018, le prix de « Femme de paix », décerné par la plateforme d’action belge de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

ACP/KKP

Fil d'actualités

Sur le même sujet