L’interconnexion des métiers d’arts mise avant pour fortifier l’industrie du design

Kinshasa, 9 septembre 2024 (ACP).– L’interconnexion des métiers d’arts a été mise avant pour fortifier l’industrie du design de la République Démocratique du Congo, à la première édition du salon du design dénommé « Kinshasa interior design show (KIDS) », a-t-on appris, mardi au cours d’un entretien.

« Le but était de rassembler en un seul endroit tous les acteurs de l’écosystème design. C’est pour cela qu’il y avait ingénieur, architecte, architecte d’intérieur, designer, artisans d’art, ébéniste, peintre, sculpteur et céramiste. C’était d’abord important de faire le premier pas, parce que très souvent on est habitué à de marché de l’artisanat ou des rencontres des intellos, ingénieurs. Mais nous sommes interconnectés et interdépendants.

C’est ce que je voulais d’abord qu’on réalise pour que cette industrie devienne forte. Si celui qui exécute le dessin que je fais, en l’occurrence un menuisier qui n’a pas de niveau, mon produit ne sera pas de niveau non plus. Peu importe le nombre d’années d’études que j’ai faites. Il n’y a pas de petits et des grands. Eux ont besoin de nous, puisque les projets qu’on leur donne permettent à ce qu’ils grandissent », a dit l’initiatrice de cet événement, l’artiste designer Fifi Kikangala 

Pour elle, ce rassemblement a été bénéfique pour établir des liens de travail. « Pour nous professionnels c’était important de créer des ponts, celui du B to B (business to business) entre professionnels.

J’ai découvert les collectifs de Kimbaguistes, des très bons garnisseurs avec qui je vais bosser pour ma prochaine collection de mobiliers. Cela permet de travailler entre professionnels, mais évidemment avec le public aussi. Ceux qui ont besoin de faire des projets personnels ou encore de travailler avec tels artisans ou des architectes », a précisé l’oratrice.

Par ailleurs, elle a expliqué que ce salon a été organisé pour présenter les résultats des quatre (4) tables rondes qui ont été tenues en 2023.  « On n’a pas fait le salon juste pour rien. Avant ce salon on a fait quatre tables rondes pour but de traiter les sujets nous concernant et le salon était l’apothéose. On a défini premièrement l’écosystème de l’industrie du design congolais. Autour de la table il y avait architecte, architecte d’intérieur designer, les spécialistes de la communication parce que nous sommes des marques et artistes avant tout. De fois on ne sait pas comment se vendre, il en faut des spécialistes », a-t-elle explicité.

Et d’ajouter : « Deuxièmement on a parlé sur les finances puisqu’on a constaté que la ville de Kinshasa est en pleine reconstruction mais comment se fait-il que ce marché soit tenu par les étrangers ; pourquoi ne faisons-nous pas partie de cette affaire ? On s’est rendu compte qu’il y a une faiblesse financière remarquable. Pour résoudre ce problème on a décidé de mettre en place un fonds de garantie. Troisièmement on a parlé de la rencontre économique du métier d’art. Il faut qu’on ait une approche différente des métiers d’arts, la valorisation de ce métier-là. Qu’on arrête de dire, qui travaille mal à l’école doit faire la menuiserie. Il faut qu’on arrête ça comme les grandes marques l’ont fait en occident. Aujourd’hui l’artisanat est devenu quelque chose de très tendance. On a aussi créé un annuaire pour ceux qui veulent être accompagnés par des architectes ou avoir les mobiliers congolais ».

Fifi Kikangala a rappelé que les objectifs de cet événement ont été atteints : « On parlait beaucoup du design congolais de façon abstraite. Mais là les gens ont pu toucher, voir, sentir ce design, et se sont posés des questions. Il y a eu une autre alternative, c’était ça aussi qu’on voulait montrer ».

Kinshasa interior design show (KIDS) a eu lieu du 28 août au 1er septembre avec un feedback positif du public. Plusieurs artistes ont exposé sur des nouvelles tendances du design. 

ACP/JF

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