Kinshasa, 29 avril 2025 (ACP) .- La découverte de l’os d’Ishango, réalisée en 1950 dans l’actuelle République démocratique du Congo, a bousculé les récits établis sur l’histoire des sciences, a appris mardi l’ACP, lors d’une rencontre avec des chercheurs à Kinshasa.
« Cet objet prouve que la pratique des mathématiques a émergé en Afrique bien avant l’Égypte ancienne et la Grèce », a déclaré Peter Kufulu, assistant professeur à l’Université de Kinshasa et chercheur.
Mis au jour par l’archéologue belge Jean de Heinzelin à la frontière avec l’Ouganda, l’os d’Ishango, daté de 25 000 ans, porte des séries d’incisions interprétées comme des calculs arithmétiques.
Dans les milieux académiques, cette trouvaille est aujourd’hui considérée comme l’une des premières traces de pensée mathématique de l’humanité.
« L’os d’Ishango démontre que nos ancêtres africains possédaient déjà des connaissances avancées en numération », a insisté l’assistant Peter Kufulu.
Selon les experts, les marques gravées sur cet artefact précèdent de 15 000 ans les premiers calculs recensés en Égypte et de près de 18 000 ans ceux de la Grèce antique. Pour Françoise Lefaivre, chercheuse belge spécialiste de l’œuvre de Jean de Heinzelin, « cette découverte rappelle que les fondations du savoir humain sont profondément africaines ».
Aujourd’hui conservé au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, en Belgique, l’os d’Ishango continue de nourrir les recherches et d’inspirer une relecture des origines scientifiques de l’humanité.
À la croisée de l’archéologie, de l’histoire et de l’identité, ce vestige cristallise une vérité longtemps ignorée : l’Afrique a été le berceau des premières grandes avancées intellectuelles. ACP/C.L.