Kinshasa, 22 mai 2021(ACP).- Le professeur Yogolelo Tambwe ya Kasimba de la faculté des lettres de l’Université de Lubumbashi publie bientôt son ouvrage intitulé « Le Zaïre en transition : 24 avril 1990-24 avril 1995 » aux Editons du Lusu.
Dans cet ouvrage de 276 pages, le Pr Yogolelo décrit les moments chauds de la transition de l’après-Parti-Etat jusqu’à la fin d’une transition théorique de l’après-Conférence nationale souveraine dans l’ex Zaïre, aujourd’hui la République Démocratique du Congo(RDC).
Le préfacier du livre, Pr André Yoka Lye Mudaba, souligne que l’auteur a procédé à une méthode fouillée de fourmi, notant et annotant, au quotidien, les saillies et les creux des vagues de l’histoire bégayante du Zaïre. Au demeurant, note-t-il, l’auteur écrit : « La Transition zaïroise n’a donc pas atteint son but : déboucher sur une troisième République. Pire, de celle-ci elle n’a même pas été proche, elle n’en a point été la préfiguration… »
D’un ton alerte et vivant, entre une chronique pittoresque, profuse, et la relation détaillée d’une histoire à rebondissements et à soubresauts, poursuit Pr Yoka, Yogolelo Tambwe ya Kasimba s’en tire avec un texte descriptif et analytique riche. Et toujours avec une touche personnelle interpellatrice, voire provocatrice.
L’ouvrage comporte deux grandes parties : d’abord des réflexions à chaud d’un historien ; ensuite un glossaire présenté comme « encyclopédique » de la Transition. Les Réflexions comprennent des sous-thèmes consacrés au gouvernement de Transition, à la Conférence nationale souveraine, à Mobutu et au mobutisme, à l’Opposition, aux partis et aux hommes politiques, au fédéralisme du Shaba-Katanga…
Le Glossaire inventorie et explique les termes typiques de la Transition tels « Dinosaure », « Majorité présidentielle », « Mouvance présidentielle », « Bindo Promotion », « Nguma promotion », « Union sacrée », « Per diem », « Démobutisation », « Zairianesque », etc. – autant de vocables qui rendent compte de l’ambiance mélodramatique de la Transition.
Enfin de compte, l’auteur, quoique ébranlé par ce mélodrame, reste lucide. Il écrit ceci : « Relativement à la Conférence nationale souveraine, nous tremblons, en un mot, de nous retrouver vingt-sept ans ou trente ans en arrière, de draper des oripeaux « congolais », « katangais », et que sais-je moi, « l’homme zaïrois », « l’âme zaïroise » ! Même vilipendée, même dépravée et diabolique, c’est elle, cette âme zaïroise qui est actuelle, qui est en compte, à mettre en compte ».
L’auteur exprime le souhait de voir ce «recueil », nous aider tous à faire mémoire, à témoigner, à garder vivace le souvenir des faits d’hier ! « Ainsi, nous serons à même de répondre à ces interrogations existentielles : « Comment, et si possible, pourquoi en est-on arrivé là ? » ; « comment faire pour que cela ne se reproduise plus ? » souligne-t-il.
En dernière page de couverture du livre, les lecteurs découvriront ce qui suit : «Les Réflexions à chaud comprennent vingt-cinq textes : vingt-deux ont été publiés du 15 juillet 1990 à décembre/janvier 1995 par des journaux paraissant à Lubumbashi ; les trois autres sont des inédits, deux rédigés le 17 septembre 1991 et un le 9 mars 1992, tirés de mes Cahiers, seize en tout, dans lesquels je consignais ,au jour le jour, mes réflexions, base ou source principale des textes plus élaborés, soumis aux éditeurs des journaux. Les publiés dans les journaux lushois et les inédits sont ici repris dans leur forme définitive, imprimée ou manuscrite.
Ces vingt-cinq textes analysent des faits saillants de la Transition. Ils rendent compte du parcours en dents de scie du Zaïre en transition, des mouvements convulsifs du Zaïre en travail, mouvements annoncés avec une longueur d’avance parfois, dénoncés avec vigueur à l’occasion, mais toujours analysés avec pertinence.
Le Glossaire encyclopédique prolonge, complète, éclaire les Réflexions à chaud. Le constituant, rangé par ordre alphabétique, une centaine d’entrées : mots et groupes de mots phares de la Transition du 24 avril 1990 au 24 avril 1995, les plus usités, aussi les plus significatifs et les plus caractéristiques.
Des articles de fond, plus ou moins longs, les circonscrivent et les explicitent davantage, dans leur contenu et leur évolution temporelle ». ACP/Zng/May