« Matrice », une  contribution à la promotion de jeunes talents photographes congolais

Kinshasa  18 août 2024, (ACP)- La thématique <<matrice >> a été retenue pour montrer la contribution à  la promotion de jeunes talents photographes de la République démocratique du Congo, samedi, au cours d’une conférence-expo tenue à Kinshasa, en prélude de la Journée internationale de la photographie célébrée le 19 août de chaque année.

« Le thème retenu pour cette année est « LA MATRICE », qui est le lieu où commence, se développe et évolue une idée ou un objet. Ce mot est inspiré de la première promotion qui va terminer son parcours l’année prochaine, s’identifiant à la matrice pour signifier qu’ils étaient la base et le début. Cela fait référence à la contribution apportée à ce parcours où se développe des talents du monde numérique en général, et en particulier ceux de la photographie en RDC et du cinéma congolais pour une nouvelle génération », a dit, chef du département de photographie à l’Académie des Beaux-Arts, Arsène Mpiana.

Et d’ajouter : « après  l’exposition de ces jeunes, on ne peut qu’avoir bonne impression. Ce métier de photographe était avant un travail des blancs, mais aujourd’hui vous allez constater que tout le monde se trouve dans ce métier même de manière involontaire. C’est une fierté pour nous de former les jeunes pour ce métier, il y’a beaucoup de ressources artistiques ici à Kinshasa. Nous comme école, espace d’échanges nous mettons en avant ces talents qui sont dans l’ombre ».

2025 annoncée pour les 100 ans de la photographie congolaise

Par ailleurs, une annonce a été faite pour la commémoration de 100 ans  de la photographie congolaise en 2025.

« L’année prochaine, la République démocratique du Congo (RDC) va commémorer les 100 ans de la photographie congolaise. Nous nous sommes donc  assigné la mission, à partir du 19 août de cette année, de lancer un  marathon  pour pouvoir réussir cet événement culturel autour de la photographie congolaise. Nous demandons aux différents partenaires, organisations et familles qui détiennent des éléments liés à l’histoire, de pouvoir concourir à l’organisation de cette fête « ,   a fait savoir le photographe et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Baudouin Bikoko.

De son côté Landry Ndungi, étudiant en photographie, a présenté l’essentiel de ses réalisations, centrées sur les enfants de la rue.

« Mon travail s’intitule  » lipipi » qui signifie cicatrice. Ce projet vise à interroger les cicatrices qui sont la cause de certains stéréotypes dans les sociétés contemporaines. Ces cicatrices sont souvent considérées comme des scarifications qui transmettent les informations culturelles personnelles dans les sociétés traditionnelles. J’ai observé les enfants de la rue, je me suis posé les questions, pourquoi ils   portent des cicatrices et pourquoi les gens les voient et les jugent en regardant seulement les cicatrices. J’ai vite compris que pour chaque cicatrice,  il y a une histoire et nous sommes censés  comprendre d’abord la personne et la raison d’être  de la cicatrice. Chaque cicatrice porte une histoire,  si vous voulez comprendre l’histoire d’une  cicatrice vous devez approcher et parler avec la personne, très souvent certains  enfants de la rue sont victimes  de ce qu’on appelle « baptême » par d’autres enfants  qu’ils ont déjà trouvés dans la rue , ceux qui étaient là bien avant », à en croire Landry Ndungi.

La première femme photographe formée à l’Académie des Beaux-Arts, Anthalia, a étalé l’ensemble des œuvres réalisées à la résidence Duvangu au Gabon. Elle a parlé de l’unité et de la solidarité africaine à travers son œuvre intitulée « Bizabeomon », inspirée des histoires teke (une tribu de la RDC, Congo et du  Gabon).

Cette journée d’échanges a été aussi un moment pour présenter la nouvelle génération de photographes en formation dont les 3 étudiants, Antalya Mbafumoya, Landry Ndungi et Hardy Bope, qui est un photo-journaliste  travaillant  comme correspondant de l’Agence France  Presse (AFP)   à Kinshasa. Pour servir de transition entre différentes générations, Yves Sambu, artiste photographe, a exposé sur son œuvre « Vanitas », qui parle de l’identité congolaise représentée à travers la sape.

La Journée Mondiale de la Photographie, célébrée chaque année le 19 août depuis 2010,  vise à inspirer les photographes de toute la planète à partager une seule photo dans un but simple : partager leur monde avec le Monde.

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet