Kinshasa, 26 janvier 2025 (ACP).– Un protocole d’accord a été signé à Kinshasa entre le Ministère de la culture, arts et patrimoines de la République démocratique du Congo et une structure afro-américaine dans le cadre du projet »Ota Benga » visant à construire un mémorial en hommage aux afro-descendants.
«La célébration de la Journée mondiale de la culture africaine et afro a été marquée par la signature le 24 janvier d’un protocole d’accord avec le Comité International Ôta Benga pour la création d’un mémorial en hommage à cet ancien esclave qui a passé sa vie à réclamer son retour en République Démocratique du Congo, sa terre natale », a déclaré Yolande Elebe, Ministre de la Culture, arts et patrimoines.
Et d’ajouter : « ‘‘Le retour d’Ota Benga sur la terre des ancêtres’’ est un projet ambitieux qui est en train de prendre forme ».
Ce protocole permettra au comité Ota Benga depuis les États-Unis d’étudier les possibilités de ramener les reliques de l’ancien esclave au pays pour concrétiser les vœux du défunt.
Ce comité international a été représenté par Docteure américaine Myra Gordon, qui est membre de cette commission scientifique venue des États-Unis.
« Le protocole d’accord qui intègre les autorités congolaises, vise aussi à rendre ce retour possible et surtout dans les meilleures conditions et dans le meilleur délai », a indiqué la cheffe de la délégation afro-américaine.

Ota Benga fut un esclave d’origine congolaise qui a été déporté aux Etats-Unis d’Amérique. Déshumanisé et exposé, il avait toujours réclamé toute sa vie son retour sur cette terre dont il avait été arraché : « I want to go back ». Cette phrase qui est sienne symbolise toute la douleur et le besoin des afro descendants de revenir sur la terre Mère : L’Afrique.
Exposé en 1906 dans un zoo humain à New-York aux États-Unis, Ota Benga, cet esclave venu du ventre du Congo a émis les vœux avant de rendre l’âme de voir ses restes reposer dans son pays d’origine.
Un appel à la conscience culturelle du peuple
En RDC, la JMCA 2025 a été célébrée sous le thème »Conscience culturelle, Rumba pour la paix ». «Cette journée n’est pas seulement une célébration. Elle est avant tout une invitation solennelle à sonder les profondeurs de notre histoire, à embrasser nos douleurs et à magnifier les résiliences qui nous ont façonnés en un peuple d’une force inégalée », a déclaré la Ministre de la culture, arts et patrimoine dans son speech.
Et d’ajouter : « cette célébration constitue une aubaine pour réveiller et sensibiliser sur la conscience culturelle de la population ».
Dans le cadre de son engagement pour la mémoire collective, la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine s’est récemment rendue à Moanda, où elle a visité des patrimoines historiques tels que la Marmite des esclaves à Moanda Village et la forêt Vula à Nsiamfumu. « Ces lieux, témoins de la traite négrière, sont aujourd’hui porteurs d’une mémoire essentielle à préserver pour renforcer notre identité culturelle ».
Pour la ministre de la culture, le ‘‘trou des esclaves » à Moanda Village ou les paysages poignants de la forêt Vula de Nsiamfumu dans la province du Kongo Central rappellent non seulement la brutalité de l’arrachement, mais aussi la puissance de l’espoir et la quête perpétuelle des Afro-descendants pour renouer avec leurs racines, pour affirmer leur identité et revendiquer leur place dans l’Histoire.
Célébrée chaque année en RDC, cette journée a pris racine dans les traditions nationales grâce à l’élan imprimé par Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République qui l’a magnifiée lors qu’il dirigeait la présidence de l’Union africaine.
ACP/CL