Panda Farnana : premier éclat de la sagesse politique en République  Démocratique  du Congo (Document)

Kinshasa 27 août 2024 (ACP).- Le portrait de Panda Farnana,  révélé dans le livre de  Didier Mumengi intitulé « Panda Farnana, premier universitaire congolais », a été toujours qualifié comme l’image d’un personnage ayant incarné le premier éclat de la sagesse politique en République  Démocratique du Congo et le véritable homme d’État, a appris l’ACP mardi d’un cahier  d’études africaines.

« Comme sursaut régénérateur d’un peuple qui se réconcilie avec la civilisation du savoir et renouvelle son adhésion aux exigences de la science et du progrès […]. Panda Farnana aura été le premier éclat de la sagesse politique en politique en République  Démocratique  du Congo », a écrit le professeur Pierre Halen, chercheur en bibliographie dans le cahier d’études africaines.

Selon ce document, le portrait a montré Panda Farnana en col et cravate de l’époque, souriant et confiant. A l’arrière-plan, se trouvent un obélisque et une pyramide égyptiens ainsi que le motif du soleil illuminant. Et à Pierre Halen d’ajouter, tout en se référant à l’auteur que : « Panda Farnana est une figure historique importante dans l’histoire du Congo Kinshasa. Du point de vue plus large de l’histoire africaine, c’est un témoin significatif de l’évolution des sensibilités au début des années 1920 qui virent se conjuguer les prises de positions américaines, antillaises, africaines autour des événements comme le prix Goncourt attribué à Batouala ou les congrès panafricains ».

 « Didier Mumengi exploite donc au mieux diverses sources écrites publiées dans la presse de l’époque et il fait bien de citer longuement, par exemple, certaines prises de position de Panda Farnana au Congrès colonial de 1920 ou sa réponse à l’enquête de La Renaissance d’Occident sur les arts africains », a noté le document.

L’un des mérites du livre de Didier Mumengi est de montrer que de tels événements ne doivent pas être isolés d’autres de la même époque, comme ce premier Congrès colonial national qui a eu lieu à Bruxelles, ou comme les « semaines de missiologie » de Louvain, ou encore le synode régional à Léopoldville.

Didier Mumengi a eu le courage de mettre les pieds dans le plat national, en rappelant les statistiques de développement du Congo colonial et du Congo indépendant travers ce personnage, modèle,  des hommes illustres de l’histoire qui fait la fierté nationale dans le contexte de l’époque, mais qui n’a pas entièrement perdu de sa pertinence raciale.

Le contenu de ce livre est consacré dans 350 pages de grand format, publié aux Editions L’Harmattan qui atteste que Panda Farnana, un jeune garçon ramené en Belgique, où après avoir été adopté, fit des études professionnelles jusqu’à l’obtention d’un diplôme d’études supérieures en agronomie. Engagé en 1914, avec deux autres Congolais dans un régiment de « volontaires coloniaux » de l’armée belge, il connut aussi la captivité en Allemagne.

Né vers les années 1888 dans le village de NZEMBA, près de Moanda dans la province de Bas Congo, actuel Kongo central, en 1895, Jules Derscheid, directeur d’une société commerciale à Boma, emmène Paul avec lui en Belgique comme boy ou jeune aide-ménagère. À la mort de Derscheid, la garde de Panda Farnana est transférée à sa sœur Louise, une musicienne célibataire qui lui donne des leçons de piano à Bruxelles. Louise Derscheid envoie Farnana à l’école secondaire à l’Athénée royal d’Ixelles.

En 1904, Farnana passe avec succès un examen d’entrée et s’inscrit à l’école horticole et agricole de Vilvoorde. Il y obtient son diplôme en 1907 avec grande distinction.

Paul Panda Farnana devient ainsi le premier Congolais à obtenir un diplôme d’enseignement supérieur en Belgique.

ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet