Performance: un art renforçant la connexion entre l’œuvre, l’artiste et le public

Kinshasa, 27 juin 2025 (ACP).- La performance a été présentée à Kinshasa, capitale de République démocratique du Congo, comme un art renforçant la connexion entre l’œuvre, l’artiste et le public, a indiqué un performeur congolais, lors d’un entretien accordé vendredi à l’ACP.

«L’art de la performance offre une expérience artistique dynamique, participative et stimulante, enrichissant la relation entre l’œuvre, l’artiste et le public. Il peut susciter des émotions fortes et authentiques chez les spectateurs, tout en explorant de nouvelles formes d’expression en mêlant différents arts tels que le théâtre, la danse, la musique et la vidéo», a déclaré Yves Ilunga, artiste performeur congolais.

«J’ai toujours été comblé, en voyant le public captivé pendant mes performances, touché par mes gestes artistiques et engagé dans un dialogue silencieux avec ce que j’incarne. Je ressens une immense satisfaction, car mon travail est en cohérence avec les réalités sociales de mon pays. En tant qu’artiste engagé, j’ai la joie de troubler les consciences, de réveiller les ennemis du bien et d’éveiller la planète», a-t-il témoigné.

Selon lui, cet art nécessite souvent une participation active ou une immersion sensorielle.

«La performance implique souvent une participation active ou une immersion sensorielle, permettant au public de vivre une expérience plus intense et personnelle. Elle favorise une interaction immédiate entre l’artiste et le spectateur, brisant ainsi la frontière traditionnelle entre l’artiste et son audience», a-t-il expliqué.

Quid de l’avenir du métier de performeur en RDC ?

L’orateur a estimé que l’avenir de cet art sera incertain si la confusion persiste entre performance artistique et spectacles déguisés.

«Si cette confusion perdure, l’avenir est incertain. Il est essentiel de comprendre que la performance est un art contemporain, vécu en direct, avec le corps comme seul médium. Toute action théâtrale ou irréelle peut être artistique, mais ne constitue pas nécessairement de la performance», a-t-il soutenu.

«Je constate que de nombreux jeunes artistes confondent les genres et considèrent la performance comme un art facile. Ce qu’elle n’est absolument pas», a-t-il martelé, avant de préciser: «dans dix ans, si cette dérive se poursuit, nous risquons de perdre ce médium pour lequel nous nous sommes tant battus. C’est une inquiétude que nous partageons, nous autres performeurs congolais».

Artiste performeur congolais depuis 2009, Yves Ilunga n’a pas eu l’opportunité de poursuivre des études universitaires à l’Académie des beaux-arts, mais il s’est inspiré de son entourage artistique. Ce qui lui a permis d’explorer la photographie et la vidéo expérimentale. C’est à ce moment qu’il a découvert la performance. De plus, il est également l’initiateur de la plateforme culturelle « Village Zebola ».

ACP/ODM

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