Kinshasa, 10 juillet 2023 (ACP).- Un plaidoyer pour la renaissance du cinéma congolais pour la promotion de sa culture a été mené par le Professeur d’art dramatique à l’Institut national des arts (INA), Maître Mwambayi Kalengay, au cours d’un entretien lundi, avec l’ACP à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
« Le cinéma congolais doit renaître de ses cendres. Cette renaissance implique la mise sur pied d’un fonds conséquent pour sa relance. A ce jour, lorsqu’on parle de la RDC, cela se résume sous forme de stéréotypes axés sur les violences, la misère, la guerre, les quartiers obscurs, les enfants de la rue et autres », a déploré l’orateur, Mwambayi Kalengay.
Cet enseignant d’arts dramatiques à l’INA a dénoncé aussi le fait que le cinéma congolais soit sous l’emprise des financiers étrangers. « L’industrie du film congolais illustre sa faiblesse d’autant plus qu’il est financé de l’extérieur. Les donateurs vous indiquent la démarche à suivre dans la réalisation du film. Ceux qui financent, veulent le sensationnel. Ils ont tendance à présenter au public le côté négatif de l’Afrique. Cette approche de chose est dégradante pour l’Afrique », a affirmé Mwambayi Kalengay.
Pour lui, le cinéma africain en général et congolais en particulier doit renaître sur des nouvelles approches plus objectives. « Il est temps de mettre en place des fonds de promotion cinématographique. En réalité, les besoins sont les mêmes en Afrique. A cet effet, d’une part, les Etats africains par l’entremise de leur ministère de la Culture, doivent mettre les bouchées doubles sur cette question, et d’autre part, « les cinéastes doivent réaliser des films qui présentent la culture africaine, le développement des états émergents et d’autres performances au lieu de rester bornés seulement sur des sujets apocalyptiques liés à la misère et à la conjoncture », a proposé Maitre Mwambayi.
Du sensationnel pour la misère des autres
« Jusqu’ici, les cinéastes africains ont fait des films conformément à la volonté des bailleurs et avec une ligne esthétique qui plaît à l’Occident. Par la renaissance du cinéma congolais, il est question d’impulser plus d’éclairage sur un cinéma plus objectif sur certains aspects de la vie africaine », a dit Maitre Mwambayi.
Il a fait savoir qu’il faudrait donc attendre ressortir de cette démarche des valeurs africaines perdues, avant d’insurger sur la fornication de la scène artistique qui discrédite la valeur de certaines œuvres dont le théâtre, et l’art a cédé la place à l’obscénité ainsi qu’à l’orgie, au nom d’une certaine performance artistique.
ACP/ODM